- Accueil
- Lutte ouvrière n°2168
- Besson contre les sans-papiers : Un nouveau et odieux projet
Leur société
Besson contre les sans-papiers : Un nouveau et odieux projet
Eric Besson, ministre de l'Immigration, a sous le coude un projet de loi - un de plus - qui devrait rendre encore plus difficile le séjour des réfugiés sans papiers arrivant en France. Prenant prétexte de l'arrivée, en janvier, de 123 Kurdes sur des plages corses, il a annoncé de nouvelles mesures afin de faire face à de tels « afflux massifs ». En fait, le ministre a trouvé là une nouvelle opportunité, en pleine campagne électorale, de faire de la surenchère anti-immigrés.
Son projet prévoit la création de nouvelles « zones d'attente ». Il s'agit en fait, selon le directeur de l'association France Terre d'Asile, d'une « fiction selon laquelle ces étrangers ne sont pas encore sur le territoire national ». Leur enfermement immédiat serait alors possible et légalement autorisé. Pour Besson et le gouvernement, une telle disposition permettrait d'éviter ce qui s'est passé avec les 123 Kurdes, qui avaient été directement - et illégalement - expédiés en centres de rétention... avant d'être libérés par la justice.
Les délais pour contester une mesure d'expulsion seraient réduits à 48 heures, ce qui rendrait les recours à peu près impraticables. Cela permettrait d'expulser en quatre ou cinq jours, sans passer devant un juge, comme cela se pratique déjà dans les « zones d'attente » des aéroports et des ports. De plus, une personne expulsée du territoire aurait interdiction d'y revenir pendant une période de deux à cinq ans, sous peine de trois ans d'emprisonnement. Par ailleurs, le projet annonce également l'allongement de la durée maximale d'enfermement en centre de rétention, qui passerait de 32 à 45 jours.
Le gouvernement de ce prétendu pays des droits de l'homme veut rendre toujours plus difficile le séjour des immigrés qui pensent trouver ici un refuge contre la guerre, la misère, le dénuement qui sévissent chez eux. Et Besson s'emploie, pour concurrencer Le Pen, à transformer leur espoir en cauchemar.