Banques et crise financière : Des pompiers incendiaires17/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2168.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Banques et crise financière : Des pompiers incendiaires

Moyennant quelques centaines de millions de dollars de commissions, des banques de Wall Street, notamment Goldman Sachs, auraient utilisé tout leur art de la dissimulation pour aider l'État grec à emprunter des milliards en 2001 sans que cela apparaisse dans les statistiques officielles. Les banques en question étaient donc bien placées pour connaître l'état des finances grecques. Elles ont joué double jeu dans la crise financière de ces dernières semaines. D'un côté, elles se sont fait les porte-parole du gouvernement grec auprès des autres États pour lui permettre de contracter de nouveaux emprunts, en particulier auprès de la Chine, et elles ont même conseillé directement le Premier ministre grec dans la gestion de la dette de l'État. D'un autre côté, elles étaient à la tête de fonds financiers qui, dans leur spéculation, ont choisi de s'attaquer à l'euro. Cette spéculation était basée sur des taux d'intérêt exorbitants imposés à la Grèce pour le financement de sa dette, bien plus élevés que ceux demandés aux autres pays de la zone euro.

Ces banques, qui avaient déjà précipité la chute de l'assurance AIG aux États-Unis, n'en sont pas à leur coup d'essai. Elles ont cette fois parié sur une banqueroute de l'État grec, ou du moins exercé un chantage en faisant peser une telle menace.

Quand on évoque « les marchés financiers » ou « les spéculateurs », cela fait mystérieux. Mais il suffit de gratter un peu pour voir apparaître des banques ou autres établissements financiers ayant pignon sur rue, qui sont à la fois prêteurs et spéculateurs.

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