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Leur société
Identité nationale : Retour aux oubliettes
Le 8 février, s'est réuni un séminaire gouvernemental pour présenter les conclusions du prétendu débat sur l'identité nationale. À la sortie, devant un Besson qui avait l'air piteux d'un gamin pris en faute, Fillon s'est lancé dans un discours ronflant, exaltant les vertus de ce débat, au moment précis où il l'enterrait par la création d'une commission de parlementaires et d'historiens, et sous quelques mesures ridicules.
Les élèves, du primaire au lycée, qui n'ont rien demandé à personne, devraient écoper d'un carnet de plus, celui « du citoyen » et d'une petite Marseillaise une fois par an. Les enseignants devraient faire de l'instruction civique et afficher la Déclaration des droits de l'homme dans leur classe : une vraie révolution dans les cours d'histoire ! Quant à l'accession à la nationalité française, elle serait marquée par une cérémonie solennelle.
Si le gouvernement a voulu sortir de ce débat nauséabond sans perdre la face, il a manqué son coup. Il avait cru trouver « le » sujet qui lui permettrait, dans cette année électorale, de détourner l'attention des problèmes cruciaux comme le chômage, les salaires et la responsabilité du patronat et des banquiers dans la crise. Il avait cru pouvoir exploiter un vieux filon de démagogie nationaliste et anti-immigrés pour récupérer les voix du Front National. Il n'a réussi qu'à donner une tribune aux leaders de ce parti, qu'on n'entendait plus depuis un moment, et à leurs slogans, y compris dans les rangs de l'UMP, ce qui n'est pas nouveau, mais aussi parmi les ministres, ce qui a fait désordre. Résultat : 53,4 % des personnes interrogées ont bien vu la « démarche électoraliste » et 63 % ont jugé le débat « non constructif ».
Un franc succès !