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États-Unis - Spéculation : Obama se fait mousser mais les bulles vont grossir
Obama a annoncé le 21 janvier une réforme du système financier américain destinée à limiter la taille des banques et leurs activités spéculatives.
À lire la presse française, on pourrait croire qu'Obama va déclencher une véritable révolution. « Le secteur bancaire mondial sous le choc du plan Obama », annonce Le Monde, et divers autres commentaires sont de la même eau.
Volcker, qui donne son nom au projet de nouvelle réglementation, a de quoi rassurer le petit monde des finances, puisqu'il a été président de la Réserve fédérale (Fed) entre 1979 et 1987 sous Ronald Reagan, à une époque où la déréglementation financière était à la mode. Rien ne garantit d'ailleurs que le gouvernement Obama obtiendra une majorité au Congrès pour imposer cette réglementation, qui ne devrait de toute façon pas être mise en place avant... trois ans.
Rien ne dit non plus que le projet ne sera pas jeté aux oubliettes, comme ce fut le cas pour la taxation des primes des traders, abandonnée par Obama quelques mois après qu'il en avait fait la promesse.
Les principaux dirigeants de la planète ne cessent de répéter depuis l'éclatement de la crise financière qu'il est nécessaire de réglementer et il n'est pas impossible qu'Obama ait simplement écrit un nouveau couplet pour cette rengaine.
En attendant, dans la réalité, alors que le chômage, donc la misère, augmente aux États-Unis et dans le monde, la spéculation continue de plus belle. Partout sur la planète les bulles spéculatives semblent se gonfler, notamment dans l'immobilier à Londres, Shanghaï ou Shenzen, ou bien encore sur les matières premières. « Le prix du pétrole serait aujourd'hui accru de 35 % par la spéculation et celui des métaux non précieux de 70 % », a déclaré récemment un employé de la banque Natixis. Le 20 janvier, le prix de la tonne de cuivre est monté à près de 7 500 dollars, alors qu'il était d'environ 2 800 dollars à la fin décembre 2008. Le soufre, qui est un sous-produit de raffinerie, voit son prix augmenter depuis le début l'année en raison d'achats spéculatifs.
Après l'éclatement de la crise financière, les États, et en premier lieu l'État américain, ont déversé des centaines de milliards aux banques qui se retrouvent aujourd'hui à alimenter les circuits de la spéculation, menaçant le système financier de nouveaux krachs. Et ce n'est certainement pas les déclarations médiatiques d'Obama qui mettront un terme à cette situation.