Lors du douteux « débat » organisé sur France 2 par Arlette Chabot entre Besson, ministre de l'Identité nationale, et Marine Le Pen, porte-parole du Front tout aussi national, si on ose appeler débat l'échange entre ces deux personnages, on a pu entendre Éric Besson avancer à quelques minutes d'intervalle des arguments tout à fait contradictoires.

Besson venait de faire état, pour s'en féliciter, du fait que le droit de vote aux élections locales existait déjà pour les étrangers appartenant aux pays de la Communauté européenne. Quelques instant plus tard, le même expliquait qu'on ne pouvait étendre avant longtemps ce droit à des étrangers non communautaires. Selon lui, pour disposer de ce droit et pour l'exercer, il faudrait au préalable qu'existent des racines, des preuves sérieuses d'attachement de ces étrangers à l'identité nationale. Mais pourquoi des Hollandais, des Italiens, des Allemands, des Espagnols, des Hongrois, qui peuvent voter en France à des élections locales, auraient-ils ces prétendues racines communes davantage que des travailleurs maghrébins, maliens, chinois qui vivent et triment depuis des années en France ?

En tout cas les racines, nationales ou pas, qui nourrissent les propos imbéciles que propagent les Le Pen ou les Besson sont bien là, plongeant dans le fumier des préjugés les plus imbéciles et les plus réactionnaires. Il n'était pas nécessaire que la télévision les arrose pour les faire pousser plus vite.