- Accueil
- Lutte ouvrière n°2163
- Hôpitaux - retraite des infirmières - Le gouvernement voudrait qu'elles partent cinq ans plus tard !
Leur société
Hôpitaux - retraite des infirmières - Le gouvernement voudrait qu'elles partent cinq ans plus tard !
Cette année, jusqu'en décembre 2010, les infirmières et infirmiers des hôpitaux vont devoir choisir entre leur statut actuel et une nouvelle catégorie, mieux payée, mais avec un âge de départ à la retraite plus tardif. On devrait leur laisser six mois pour faire leur choix.
230 000 infirmières et infirmiers et 80 000 salariés paramédicaux des hôpitaux sont concernés par cette nouvelle manoeuvre du gouvernement, cette fois dirigée contre les retraites des personnels soignants.
Actuellement ces travailleurs, qui représentent près de la moitié des effectifs de l'hôpital, sont classés en catégorie B de la fonction publique et peuvent faire valoir leurs droits à la retraite à partir de 55 ans. On leur propose de passer en catégorie A, ce qui leur apporterait une augmentation de salaire évaluée à l'équivalent d'un treizième mois, mais il leur faudrait alors rester au travail jusqu'à 60 ans.
Profiter du faible montant des salaires pour inciter les salariés à reculer eux-même l'âge de leur départ en retraite, il fallait le faire !
Pour justifier sa proposition, le gouvernement met en avant le fait que les diplômes d'infirmières sont désormais équivalents à un diplôme bac+3 et balaie d'un revers de main les difficultés du travail qui justifient largement de pouvoir quitter son emploi à 55 ans. La CGT souligne notamment le fait que, dans la fonction publique, une infirmière sur cinq part en invalidité avant 55 ans. C'est le lourd tribut payé par des personnels soignants qui ont notamment, pendant leur vie professionnelle, dû soulever des opérés ou des personnes âgées dépendantes, sources de hernies ou de mal de dos chronique.
Mais ce gouvernement se moque évidemment des difficultés du travail des personnels soignants ! Il espère que, parmi le personnel visé par cette mesure, celles et ceux pour qui la retraite semble lointaine accepteront de repousser aussi l'âge de la retraite à 60 ans dans cette branche.
Rien ne dit que ce calcul soit exact, car les infirmières et infirmiers plus jeunes, premiers sollicités pour faire des remplacements pendant leurs jours de congés, sans parler du travail en grande équipe, savent déjà que tout cela rend leur vie difficile. Et on ne parle pas du stress grandissant qui provient du fait que, les effectifs étant de plus en plus tendus, la responsabilité et le risque d'erreur deviennent aussi plus grands. Alors, travailler ainsi jusqu'à 60 ans n'a rien d'emballant.
Le quotidien pro-patronal Les Échos, qui rapportait lundi 11 janvier les calculs du gouvernement, saluait déjà sa « victoire » dans le report de l'âge de départ en retraite des infirmières. C'est peut-être le souhait d'une partie de son public, pressé de voir les travailleurs rester au travail envers et contre tout, dans le public comme dans le privé. Mais c'est prendre ses désirs pour des réalités.