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- Lutte ouvrière n°2163
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Facil - Bourg-en-Bresse (Ain) : Des méthodes de voyous désavouées
Sous-traitant de Renault Trucks, Facil approvisionne ses chaînes de montage de camions en boulons et visserie. Cette société dont le siège social est situé en Belgique n'emploie actuellement qu'une quinzaine de salariés à Bourg-en-Bresse mais elle a des sites dans plusieurs pays d'Europe.
Depuis des années la direction locale de Facil exerce des pressions sur les travailleurs, encourage les méthodes de voyous de certains chefs et multiplie les atteintes au droit du travail.
Il y a eu pendant des mois le problème d'un chef d'entrepôt méprisant, grossier et insultant, qui rendait la vie difficile à de nombreux salariés. En janvier 2009, ce chef a tenu des propos racistes à l'encontre du délégué du personnel, qui a fait alors intervenir l'Inspection du travail mais aussi la Licra (Ligue contre le racisme et l'antisémitisme). Leur double enquête a confirmé les faits de racisme et l'ambiance tendue dans la société. Mais cela n'a pas suffi à la direction, qui a gardé le chef de l'entrepôt... jusqu'à une nouvelle altercation, physique cette fois, avec un agent de sécurité de l'usine Renault Trucks.
Depuis l'an dernier, la crise sert de prétexte pour aggraver encore les conditions de travail. L'effectif a été considérablement réduit, passant de 50 à 16, ceux qui restent étant souvent en chômage partiel. Le résultat est que la charge de travail est encore plus lourde, pour un salaire amputé régulièrement d'une centaine d'euros sur un montant qui dépasse à peine le smic. Lorsque la direction a tenté de supprimer carrément la prime d'équipe, un débrayage d'une heure, le jour de la visite de la directrice de Facil Europe, leur a permis de l'empêcher et d'obtenir en plus le paiement de la pause (ce qui revient aux 5 % d'augmentation de salaire que les travailleurs réclamaient).
Cela n'a pas changé longtemps les méthodes de la direction, qui continue les provocations : licenciement abusif, retrait arbitraire de certaines sommes sur la feuille de paie, etc.
Pourtant, à la fin 2007, l'organisation pour la première fois d'une élection de délégués du personnel avait mis des bâtons dans les roues de la direction. Mais depuis, elle multiplie les tentatives pour isoler le délégué choisi librement par les travailleurs. À la mi-novembre, elle a fini par monter un « coup » en l'accusant de harcèlement sexuel, obtenant des faux témoignages.
Mais la direction en sera pour ses frais. Le 11 janvier, après quasiment deux mois de mise à pied avec perte de salaire, le délégué a pu reprendre son poste. L'inspectrice du travail a clairement refusé son licenciement, considérant que sa mise à pied était « privée de tout effet », ajoutant que, « compte tenu de la situation sociale constatée » dans l'entreprise, la présence d'un délégué est « de l'intérêt général ».
Cette réintégration est évidemment un camouflet pour la direction. Elle pourrait aussi donner envie à la majorité des travailleurs, malgré la peur et les menaces sur leur emploi, de s'opposer plus collectivement à ces méthodes de voyous.