Le patron du consortium européen Airbus menace d'abandonner l'avion de transport militaire A-400M, appareil militaire qu'il fabrique en plus de ses avions civils.

Cela fait déjà un moment que le projet A-400M est suspendu à cet arrêt possible de sa fabrication. En mars 2009 le même patron annonçait déjà qu'Airbus « n'est pas en mesure de construire l'avion » et « qu'il vaudrait mieux annuler le programme plutôt que de s'enfoncer dans les difficultés ». Il réclamait, en cas de poursuite de la construction, que les pays européens qui avaient passé des commandes (184 en tout pour huit pays) acceptent de dépenser davantage. À l'origine le coût du projet était estimé à 20 milliards d'euros, mais de difficultés en retards successifs, l'addition serait alourdie de 8 à 11 milliards supplémentaires.

Pour le moment, une partie seulement de cette somme colossale a été dépensée, ne serait-ce que pour la mise au point du premier A-400M qui a effectué son vol d'essai le 11 décembre 2009 à Séville.

Ce nouvel avion serait destiné à remplacer les Hercules et Transall vieillissants, pour transporter du matériel, blindés, véhicules et autres, ainsi que des troupes. Mais contre qui, dans quelle guerre ?

Contre la Russie, contre la Chine ou Monaco ? Ou pour approvisionner les contingents qui sèment la désolation en Afghanistan ?

Plutôt que de gaspiller ces milliards dans un programme non seulement inutile, mais même franchement nuisible, il vaudrait mieux consacrer l'argent économisé à construire des logements, des écoles, des hôpitaux qui font défaut, partout en Europe.