Vendredi 4 décembre, après douze jours de grève, les guichetiers des bureaux de poste Saint-Maur et Goncourt (dans le 11e arrondissement de Paris) ont obtenu le gel d'une nouvelle tentative de réorganisation de la direction. Cette dernière impliquait la suppression de quatre postes et la mutation d'office des agents concernés.

Pour tous les guichetiers restants, c'est toute l'organisation du travail qui aurait été chamboulée, supprimant au passage le samedi sur deux de repos et faisant de chaque travailleur un « agent polyvalent », changeant d'horaire en fonction du poste. En 2008, quatre emplois avaient déjà été supprimés lors de la fusion des deux bureaux. Cette dernière attaque avait déjà aggravé les conditions de travail et les guichetiers, marqués par les récents événements à France Télécom, n'ont pas voulu subir de nouvelles suppressions d'emplois et se sont mobilisés.

Les agents du bureau de Goncourt, fermé pour travaux de rénovation, décidés à partir en grève et déterminés à tenir aussi longtemps qu'il le faudrait, ont convaincu leurs camarades du bureau de Saint-Maur. À partir du 23 novembre, ils étaient donc dix-sept grévistes dont deux chefs d'équipe (soit plus de 50 %) à reconduire le mouvement.

Avec le soutien de l'intersyndicale (CGT, Sud, FO, CFDT), ils ont organisé piquets de grève, distributions de tracts, signatures de pétitions et collectes devant d'autres bureaux de poste et le restaurant inter-entreprises de France Télécom. Tous ont participé à un moment ou à un autre aux négociations avec la direction, faisant part de vive voix de leur ras-le-bol et de leur détermination.

Les guichetiers forts de leur victoire ont renoué les liens de solidarité entre eux mais aussi avec les postiers des autres centres et les usagers venus les soutenir au piquet de grève. D'ailleurs une caisse devrait être mise en place pour la prochaine grève, si la direction s'avisait de remettre ça.