Grève dans les musées : Quand j'entends le mot «culture», je coupe dans son budget09/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2158.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grève dans les musées : Quand j'entends le mot «culture», je coupe dans son budget

Depuis le 23 novembre, les salariés du Centre Pompidou-Beaubourg de Paris sont en grève. Déjà en sous-effectif chronique malgré les 65 postes obtenus à la suite de leur grève de 2007, les salariés du musée d'Art moderne et de la Bibliothèque publique d'information abrités dans ce bâtiment dénoncent la politique gouvernementale de restrictions budgétaires qui les empêche de fonctionner normalement.

L'application de la décision gouvernementale de ne remplacer qu'un emploi sur deux fonctionnaires partant à la retraite, étendue aux « opérateurs de l'État », dont les musées, devrait aboutir en dix ans à la suppression de 400 postes au Centre Pompidou. D'ores et déjà, 26 suppressions étaient programmées en 2010, qui seraient ramenées à 16 grâce à la mobilisation des salariés, dont les conservateurs du musée d'Art moderne.

Des mouvements de grève ont touché d'autres musées et monuments nationaux, notamment lors de la journée de grève nationale du 2 décembre. Cela a été le cas au musée du Louvre, où la direction a ouvert les portes malgré la grève, au musée d'Orsay, où les grévistes ont fait entrer gratuitement les visiteurs, au château de Versailles, où certaines salles sont restées closes, aux musées de Compiègne et de Saint-Germain-en-Laye, jusqu'à l'Arc de Triomphe de Paris qui n'a pu être ouvert à certains moments. Les syndicats ont en effet calculé qu'entre 2009 et 2011 mille postes allaient disparaître, sur les 23 000 salariés du ministère.

Les travailleurs dénoncent cette politique qui entraîne déjà, à certains moments, les difficultés à accueillir un public parfois nombreux, notamment les jours de gratuité. Mais, même les autres jours, des salles du Louvre restent fermées au public, sans motif d'entretien ou de rénovation : pour dérober la Joconde, il n'y a presque qu'à suivre les flèches !

Pendant que le ministre du Budget, Woerth, réaffirmait des coupes claires dans les budgets des services publics, son homologue à la Culture, Frédéric Mitterrand, recevait - fort mal - les représentants de l'intersyndicale des employés des musées. Se réfugiant derrière une prétendue « nécessité de la réforme » décidée par un « gouvernement issu du suffrage universel », celui-ci s'est lamentablement coulé dans le moule sarkozyste. Revenus chercher une réponse, les représentants syndicaux n'ont rencontré que les boucliers des forces de police.

Les 10 % d'économies budgétaires que le gouvernement entend réaliser dans les services liés à l'État sous prétexte de « gains de productivité », aux termes mêmes de Woerth, se font aux dépens de l'éducation, de la santé ou des transports en commun comme de la culture. Et ils ne feront qu'augmenter encore le nombre des chômeurs. Il n'est pas question de l'accepter.

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