À La Courneuve, la police et même le gouvernement ont fait pression sur la mairie pour l'installation de la vidéosurveillance dans la commune. Cela a rapporté indiscutablement des sommes importantes à des industriels de la caméra... mais maintenant la police s'en désintéresse et le gouvernement ne tient pas ses engagements financiers.

En novembre 2009, un rapport au Conseil municipal portait sur la première année d'exploitation de ce réseau. Treize caméras sont installées dans la ville. La police avait affirmé que les emplacements choisis étaient stratégiques. Huit salariés se relaient durant 20 heures sur 24 devant les écrans reliés aux caméras. Mais aujourd'hui, impossible pour les services municipaux d'obtenir des informations du commissariat sur l'augmentation ou la baisse des infractions dans ces lieux. La police a demandé de visionner 115 cas, mais elle refuse de dire si ces images lui ont été utiles ou non.

Les investissements et frais de fonctionnement se sont élevés à 800 000 euros pour l'année. Le gouvernement devait payer 60 % des 550 000 euros d'investissement, finalement il n'a pris en charge, pour le moment, que 100 000 euros.

Parole de gouvernement, parole de menteur ? L'insécurité bien réelle devient un prétexte pour pousser les municipalités à acheter du matériel de vidéoprotection ; mais ce sont autant de moyens en moins pour renforcer les équipes communales qui seraient utiles, par exemple dans les écoles et lors de leurs sorties.