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- Lutte ouvrière n°2156
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Dans les entreprises
Labos d'analyses du Mans : Coup de sang... des travailleurs
Depuis un an tous les labos d'analyses privés du Mans ont fusionné afin d'obtenir plus de rentabilité, donc plus de profits pour leurs biologistes de patrons. Le personnel est désormais géré par la même « ressources humaines » et les analyses sont centralisées sur le Pôle Santé Sud, un pôle regroupant toutes les cliniques et labos privés de la ville.
Bien sûr nos patrons ont profité de cette refonte pour ne pas remplacer plusieurs départs en retraite, ce qui rend le travail de plus en plus difficile pour ceux qui restent. Cela se traduit aussi pour nous par une mobilité accrue d'un labo à l'autre en fonction des besoins, avec des plannings faits au dernier moment ; il arrive qu'on soit prévenu par messagerie la veille pour le lendemain.
Tout cela se fait pour des salaires qui sont loin du compte. Les syndicats ont calculé une moyenne de 16 000 euros par an, à côté de celle de nos patrons biologistes qui, avec les bénéfices, est de 400 000 euros annuels.
Quant à l'accueil des patients, cette fusion se traduit par moins d'ouverture des labos, l'objectif étant qu'ils aillent d'eux-mêmes au Pôle Santé Sud (en périphérie de la ville).
Aussi lorsque la direction, lors des négociations salariales, a proposé des primes au mérite au lieu d'une augmentation des salaires, cela a fait monter d'un cran le mécontentement. Après que les patrons ont snobé une pétition de 137 signatures sur 196 salariés, la grève a été déclenchée le jeudi 19 novembre. Les patrons ont joué les matamores, refusant toute discussion avec les 120 grévistes.
Choqués de cette attitude, ceux-ci ont unanimement décidé de continuer la grève. Le lendemain, ces messieurs ont quand même dû accepter, en médiation, un certain nombre de nos revendications : une augmentation des salaires de 1,5 %, une harmonisation de 7 % de tous les salaires au-dessus de la grille conventionnelle (ce qui signifie une autre augmentation pour beaucoup d'entre nous), une augmentation de la prime de garde et du travail des dimanches et jours fériés.
Les conditions que la direction a posées sur les équipes mobilisables pour le service de gardes restent à définir, de même que la mise en place d'une commission sur nos conditions de travail.
Mais tous ont pu constater qu'en se mobilisant, on peut leur faire ravaler leur morgue. Alors nous serons vigilants sur les suites des discussions.