Chantiers navals STX de Saint-Nazaire (ex-Chantiers de l'Atlantique) : ! un plan massif de réduction d'effectifs annoncé25/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2156.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers navals STX de Saint-Nazaire (ex-Chantiers de l'Atlantique) : ! un plan massif de réduction d'effectifs annoncé

La direction des Chantiers de Saint-Nazaire a annoncé la mise en place d'un « plan de départs volontaires » pour les salariés STX, qui aboutirait à la suppression de 351 postes, soit 14 % des effectifs. À l'initiative de la CGT, 400 travailleurs ont débrayé le vendredi 20 novembre pendant la réunion du comité d'entreprise au cours de laquelle a été précisé le détail de ce plan.

L'entreprise STX compte actuellement 2 400 salariés, dont 1 000 ouvriers. À terme, ce sont 169 ouvriers, 131 techniciens et 51 cadres dont le patron veut se débarrasser « au volontariat ». Avec une prime de départ de 8 000 euros, plus les indemnités légales de licenciement, cela n'incite pas vraiment à quitter son emploi, alors que toutes les entreprises sous-traitantes du site (environ 3 000 personnes) ou de la région en suppriment aussi.

Le plus fort, c'est que l'annonce de ces suppressions d'emplois intervient quelques semaines seulement après que la direction a réussi à faire signer, malgré l'opposition d'une grosse partie des ouvriers concernés, un « plan d'accompagnement du chômage partiel ». L'une des mesures phares de cet accord, selon elle et les syndicats signataires (tous sauf la CGT, majoritaire chez les ouvriers), était un « engagement » à ne pas licencier jusqu'au mois de juin 2010 !

Autant dire que cela remet à sa juste place ce fameux engagement pris lors de la signature d'une convention APLD (indemnisation du chômage à 75 % du taux horaire brut, au lieu de 60 %). Un engagement que le patron, de toute façon, n'est nullement contraint de respecter : s'il licenciait quand même, il n'aurait qu'une faible somme à rembourser à l'État, si celui-ci ne l'en exonère pas avant !

Et c'est ce même patron d'ailleurs, qui ne se prive pas de faire des coupes claires parmi les travailleurs de la sous-traitance, devenus majoritaires en effectif sur le site. Ils se voient licenciés au fur et à mesure de l'avancement des deux seuls paquebots qu'il reste à livrer (février 2010 et... juin 2010 !). Il ne restera alors plus qu'un bateau militaire BPC à finir de construire, beaucoup trop petit pour donner du travail à tous.

Les discussions sont donc nombreuses sur l'avenir parmi les salariés STX ou sous-traitants. De plus en plus, le patron montre son plan. Il veut affaiblir les possibilités de réaction des travailleurs en les licenciant par petits bouts. Un jour ce sont des intérimaires qui sont remerciés, le lendemain c'est une entreprise sous-traitante qui met la clé sous la porte. Aujourd'hui il s'agit de départs soi-disant volontaires. Jusqu'à ce que l'effectif soit suffisamment réduit pour qu'il se sente en position de procéder à une attaque frontale.

De plus en plus nombreux sont les travailleurs conscients qu'il ne faut pas accepter de se laisser saucissonner de la sorte. Ils ont tous les mêmes revendications à défendre : le maintien de l'emploi et des salaires pour tous, en prenant sur les profits d'une entreprise qui n'a jamais cessé d'annoncer des résultats positifs, quelle que soit la conjoncture.

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