« Le gouvernement a dit à plusieurs reprises que nous n'augmenterons pas les impôts », a déclaré le 10 novembre le ministre du Budget Éric Woerth. Pour cette raison, il a affirmé s'opposer à la proposition d'augmenter la CRDS de 0,15 % faite par des sénateurs, dans le cadre de la discussion du projet de budget de la Sécurité sociale.

Woerth a aussi dit à plusieurs reprises qu'il ne toucherait pas au bouclier fiscal car, « si l'on commence à créer des exceptions, ce ne sera plus un bouclier », ni aux avantages consentis aux restaurateurs (c'est-à-dire la baisse de la TVA) en créant une taxe nutritionnelle qui consisterait à soumettre à des cotisations sociales les repas de leurs salariés. Pas question non plus de revoir à la hausse les prélèvements sur les stock-options.

En revanche, en même temps qu'il rejetait toute augmentation d'impôts pour les riches et les possédants, Éric Woerth s'est déclaré favorable à la fiscalisation des indemnités pour accident du travail : « C'est un principe d'équité », a-t-il eu le culot d'affirmer ! Si l'on ajoute la taxe carbone nouvellement votée, cela fait déjà deux impôts supplémentaires que l'ensemble de la population laborieuse devra subir, sans parler de la hausse des impôts locaux.

Le ministre ne veut pas « enfiler les taxes comme on enfile les perles », pour reprendre ses propos, mais cela ne le dérange aucunement d'enfiler les contre-vérités.