La cour d'appel d'Amiens a fait savoir que le procès en appel du jugement du tribunal de Compiègne, condamnant six travailleurs de Continental, se tiendrait le mercredi 13 janvier à 13 h 30. Immédiatement, en réponse, les 350 salariés réunis en assemblée générale le 16 novembre, ont décidé d'appeler à la mobilisation la plus large pour que ce jugement soit annulé.

Dans une adresse à « tous les travailleurs, syndicats, partis, associations et à toutes les personnalités attachées à la défense des droits ouvriers et des libertés publiques », les salariés, l'intersyndicale, le comité de lutte veulent que la demande de relaxe des six condamnés se fasse entendre le plus largement possible. Ces condamnations ont été prononcées pour punir les 1 120 salariés de la lutte qu'ils ont menée, avec succès et aussi pour l'exemple, afin de faire régner un climat de crainte parmi tous ceux qui refuseraient de se soumettre à l'arbitraire patronal et gouvernemental.

Et puis, pour condamner pénalement et financièrement ces six manifestants, sans avoir de fait précis à leur reprocher, le tribunal, sur la demande du procureur, et donc sur directive du gouvernement, a dû ressortir les arguments de la loi anticasseurs abrogée il y a 28 ans. Cette condamnation est donc bien une menace pour tous les salariés, et d'une façon générale pour les libertés publiques.

D'ores et déjà, le principe d'un appel à manifester le mercredi 13 janvier, jour du procès en appel, a été arrêté. Mais dès maintenant les travailleurs de Continental demandent que des messages et des motions soient envoyés au président de la cour d'appel d'Amiens pour demander la relaxe. D'autres initiatives sont à l'étude pour que cette protestation prenne le maximum d'ampleur.