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Dans le monde
Combien reste-t-il de murs à abattre ?
De nombreuses manifestations sont programmées pour le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989. À cette occasion, des commentateurs soulignent le « vent de liberté » et le triomphe d'une certaine conception du monde - capitaliste s'entend - qui ont accompagné cet événement.
Pourtant, en vingt ans, combien d'autres murs ont été construits ? À commencer par celui qu'en 2006 les États-Unis ont commencé à édifier le long de leur frontière avec le Mexique. Cette barrière est longue d'environ 1 100 km et est doublée de moyens sophistiqués de surveillance afin de rendre cette frontière étanche et d'empêcher toute tentative d'immigration clandestine.
On peut également citer le mur de huit mètres de haut construit par Israël pour enfermer les Palestiniens, ou encore ceux qui entourent Ceuta et Melilla, afin d'empêcher l'immigration d'Africains vers l'Europe, via ces deux enclaves espagnoles en territoire marocain.
La protection des pays riches contre les immigrants venus du reste de la planète ne prend d'ailleurs pas que l'apparence matérielle d'un mur. L'Italie s'est ainsi dotée de vedettes rapides pour intercepter et renvoyer les fragiles embarcations qui tentent de faire passer des immigrés depuis l'Afrique, laissant à la Libye le soin de les emprisonner derrière des murs de barbelés. Mais tout aussi souvent, il suffit de ne pas porter secours aux occupants de ces embarcations pour les laisser se noyer au large des côtes italiennes, maltaises ou espagnoles, ce qui n'est pas vraiment plus humain que ne l'était le comportement des policiers est-allemands à l'égard des candidats à l'émigration.
Et que dire des mesures de protection renforcée aux frontières extérieures de l'Espace Shengen, séparant les 22 pays concernés de la Russie, de l'Ukraine ou de la Turquie ?
C'est cela, la victoire du « monde libre » ?