Tunisie : Ben Ali réélu, quelle surprise !28/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2152.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tunisie : Ben Ali réélu, quelle surprise !

C'est une surprise : le président Ben Ali s'est fait réélire, pour la cinquième fois, mais avec moins de 90 % (89,62 %) des voix en Tunisie. C'est moins que lors des précédentes élections et c'est à croire que ce pourcentage a été choisi sans doute pour montrer que la démocratie progresse un peu dans ce pays... Mais il en faudra tout de même plus pour qu'on puisse y croire !

Les autorités ont immédiatement annoncé que quiconque contesterait le déroulement ou le résultat des élections, sans pouvoir prouver ses dires, serait traduit devant les tribunaux. C'est en effet la meilleure manière d'empêcher les contestations.

La Tunisie est un État policier, dictatorial, qui ne s'est libéré de la férule colonialiste française que pour tomber sous celle de Bourguiba d'abord, de Ben Ali ensuite. Toutes les luttes de la population pour un peu plus de justice sociale sont réprimées avec violence. Parmi d'autres, des grévistes de la région des phosphates de Gafsa ont été lourdement condamnés par des tribunaux aux ordres du pouvoir. Les passages à tabac, les tortures sont monnaie courante dans les prisons du régime.

La presse de son côté est bâillonnée. Les journalistes sont poursuivis, incarcérés, les journaux empêchés de paraître. La campagne électorale n'a été qu'un condensé de cette situation, avec certains candidats interdits de se présenter et les autres, excepté Ben Ali, n'ayant quasiment pas le droit de s'exprimer.

Sarkozy, en visite en Tunisie l'an passé, n'en avait pas moins estimé que « l'espace de liberté progresse ». On se demande bien de quoi il parlait. En réalité, les autorités et le patronat français sont très satisfaits de cette élection et du régime tunisien, dont la stabilité assise sur la répression policière garantit les meilleurs échanges et les meilleures affaires entre exploiteurs des deux pays.

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