Schneider-Electric (région grenobloise) : Grève du nettoyage28/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2152.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Schneider-Electric (région grenobloise) : Grève du nettoyage

Mercredi 21 octobre, une quarantaine de travailleurs de l'entreprise de nettoyage ASN (Alpes Savoie Nettoyage) qui, soutenus par la CGT, étaient en grève pour la journée, se sont rassemblés devant la direction de chez Schneider à Meylan, près de Grenoble.

Depuis qu'ASN a repris le marché du nettoyage des différents sites Schneider, en juin dernier, rien ne va plus. Les travailleurs n'en peuvent plus, plusieurs ont déjà craqué et 30 % du personnel est en arrêt maladie ou en accident du travail. Et il y a de quoi ! À la demande de Schneider, pour baisser les coûts (de 30 à 40 % dit-on), les méthodes de travail ont été chamboulées.

Schneider ne demande plus de prestations régulières, comme cela se fait habituellement, c'est-à-dire de vider les poubelles tous les jours, passer l'aspirateur deux fois par semaine, etc. Fini tout ça. Désormais elle exige « un résultat de propreté », et peu importe comment.

Les travailleurs, en majorité des femmes, n'ont plus de locaux définis à nettoyer quotidiennement mais doivent, suivant les instructions, nettoyer là où c'est sale. Résultat : une intensification du travail, sans compter qu'avec cette méthode il n'y a plus besoin de remplaçants pour les absences.

ASN a supprimé des postes en ne renouvelant pas les contrats, en mutant arbitrairement des travailleurs d'un site à l'autre, en changeant les horaires. Par exemple sur le site d'Eybens, le nombre de travailleurs est passé de 13 à 5 aujourd'hui. Le temps de nettoyage d'un sanitaire, avec WC, lavabo et avec sol balayé et lavé, est estimé à trois minutes ! Même les chefs d'équipe sont mis à contribution : eux aussi sont en grève. Les blouses, qui s'attachent sur les côtés, sont de taille unique : pour celles trop étroites, des ficelles ont été rajoutées, avec obligation de les porter !

Comme la pilule ne passe pas facilement, ASN harcelle, fait pression et envoie des lettres avec menace de licenciement. Une délégation de travailleuses a été reçue par la direction Schneider, qui promet de revoir le contrat. Il faut dire que les travailleurs de Schneider se plaignent des conditions d'hygiène fortement dégradées.

Cette journée de grève a remonté le moral de tous. Un des directeurs d'ASN présent, pris à partie, a annulé sur-le-champ la mutation d'une femme de 62 ans à qui il demandait, sous menace de licenciement, d'aller en autobus travailler à l'autre bout de l'agglomération à 6 heures du matin.

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