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- Lutte ouvrière n°2151
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Dans les entreprises
SNCF - La grève du 20 octobre : Les cheminots en ont assez de la politique de la direction... et de celle des directions syndicales
Depuis des mois, la politique de la direction de la SNCF, appuyée par le gouvernement, se traduit par une dégradation importante des conditions de travail, pour les cheminots comme pour ceux qui travaillent à la SNCF en contrats précaires, CDD, sous-traitants, etc.
Dans la perspective d'une concurrence ouverte et généralisée avec d'autres entreprises ferroviaires utilisant le réseau ferré et avec pour objectif numéro un la rentabilité, la direction SNCF ne cesse de réorganiser, de restructurer, de regrouper des secteurs pour en supprimer d'autres. Cela s'accompagne de départs en retraite non remplacés et de suppressions de postes, soit au total, et selon les organisations syndicales, la disparition de 20 000 emplois depuis 2002. Les pressions de l'encadrement, les congés et jours de repos refusés, les roulements aggravés, les tensions engendrées par le manque de personnel font que les conditions de travail au quotidien sont au centre de toutes les discussions, sans parler des salaires qui restent quasiment bloqués.
Autant dire que pour tous les travailleurs du chemin de fer, les raisons ne manquent pas de « poser le sac » et de faire grève ou en tout cas, de manifester leur refus de cette politique menée à leurs dépens (et aux dépens des voyageurs).
Cependant, la journée de grève du 20 octobre, appelée par les syndicats CGT, CFDT et SUD deux jours avant la journée interprofessionnelle de grève et de manifestations appelée entre autres par les mêmes syndicats, a désorienté bien des militants et bien des travailleurs. Personne n'a confiance dans l'efficacité de telles journées d'action et personne ne comprend la tactique des directions syndicales.
Cela explique sans doute, en grande partie, que la grève n'ait été suivie que par 30 % environ des cheminots, dans une ambiance souvent maussade et parfois pour le seul plaisir de faire un pied de nez à la direction en s'offrant une journée (non payée) à la maison. Mais cela donne aussi la mesure du mécontentement et du ras-le-bol qui vont grandissant contre la direction SNCF... mais aussi contre ces directions syndicales qui font n'importe quoi.