Les travailleurs postés de Rhodia Belle-Étoile font des débrayages deux heures par jour depuis le 22 septembre, pour protester contre un plan de suppressions de postes (34 pour le moment).

Les ateliers Technyl et Polaris avaient commencé, puis BH avait suivi. Les salariés en journée et en 2x8 avaient même débrayé certaines journées.

Le 18 octobre, la direction ne voulait toujours rien lâcher. Elle préfère perdre des centaines de millions d'euros que lui coûte la grève, plutôt que de revenir sur son plan de « compétitivité ». Elle pense sans doute que, si elle recule à Saint-Fons, cela pourrait faire tache d'huile et que les autres plans similaires prévus ailleurs pourraient être remis en cause. Elle a même fait pression sur les grévistes en les mettant d'emblée en congés imposés depuis samedi 16 octobre.

La semaine précédente, elle a présenté un texte aux organisations syndicales, proposant la création d'un groupe de travail sur la « faisabilité » de son plan. D'après elle, si ce groupe décide que ce n'est pas possible, le plan serait revu ! Mais les travailleurs ne croient pas au père Noël. Ils savent bien que c'est l'employeur qui décide en dernier ressort. De plus, la direction de Rhodia connaît très bien les revendications... les travailleurs ne cessent de les lui répéter depuis trois semaines, voire depuis des mois.

Une assemblée générale du personnel mardi 19 octobre devait décider de la suite du mouvement. Seuls les travailleurs de Technyl ont repris le travail pour le moment. En tout cas, quelle que soit la décision, les salariés dans leur ensemble ne sont pas démoralisés. Ils ont montré leur colère, qui est toujours plus que présente. Ils ont montré aussi leur détermination, qui, elle aussi, est toujours là. Et pour tous ce n'est que partie remise.