Aluminium Pechiney (Rio Tinto Alcan) : Le cours de l'alu baisse... les emplois aussi21/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2151.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aluminium Pechiney (Rio Tinto Alcan) : Le cours de l'alu baisse... les emplois aussi

Le groupe Rio Tinto Alcan est un des principaux trusts mondiaux dans l'extraction des matières premières mais aussi dans la production d'aluminium. Avec l'explosion des prix des matières premières, ces trois dernières années Rio Tinto a engrangé des dizaines de milliards de dollars de profits.

Dans l'euphorie de la spéculation effrénée, en 2007 Rio Tinto s'est payé le luxe de racheter pour 38 milliards de dollars le groupe d'aluminium canadien Alcan, qui avait lui-même racheté Pechiney.

Mais la crise financière a aussi entrainé la chute des prix des matières premières et la chute des commandes. Rio Tinto a vu ses bénéfices fondre de moitié, mais ils restent encore énormes puisque pour le premier semestre 2009, en plein marasme, le PDG a annoncé un bénéfice de 2,6 milliards de dollars. Il est fier de dire qu'il a réussi à supprimer 14 000 emplois, dont 8 500 intérimaires et sous-traitants, dans le monde. Son sale boulot ne s'arrête pas là puisqu'il revend des usines à tour de bras, et encore récemment une grande partie du secteur de l'emballage en Europe, revendue à la société Amcor pour la somme de 2 milliards d'euros afin d'éponger ses dettes dues au rachat d'Alcan. Dans le même temps, Rio Tinto garantit 2 milliards de dollars de dividendes aux actionnaires.

Selon la direction, depuis fin 2008 le secteur aluminium perdrait de l'argent en Europe à cause de la baisse du cours de ce métal : 1 800 dollars la tonne au lieu de 3 000 dollars en juillet 2008 ; à cause aussi de l'augmentation du prix de l'énergie électrique et de la parité euro/dollar qui défavorise l'euro puisque l'alu se vend en dollars. C'est avec ces arguments que la direction générale d'Aluminium Pechiney a justifié un plan de suppression d'emplois, tout en ne disant pas un mot sur les profits considérables accumulés ces dernières années.

En France, sur un effectif actuel de plus de 2 100 personnes, 321 emplois seraient supprimés. Toutes les catégories de personnel sont touchées : cadres, employés, techniciens, agents de maîtrise et opérateurs, de même que les intérimaires de production. L'usine de Saint-Jean-de-Maurienne est menacée de 169 suppressions de postes (600 à l'effectif), Gardanne de 59 suppressions de postes, Aluminium Dunkerque de 64 suppressions de postes (dont une trentaine d'intérimaires) et des postes sont supprimés sur des sites plus petits.

À l'annonce de ces suppressions de postes, l'inquiétude est importante parmi le personnel. Mais tout le monde dénonce la course au profit et la recherche de la rentabilité maximum, y compris parmi les agents de maîtrise et les cadres. Les salariés sont écoeurés des propos tenus par les directions d'entreprise.

Pour rassurer un peu le personnel, la direction a annoncé qu'elle ouvrait une période de départs volontaires jusqu'en juillet 2010, avant d'engager un plan de licenciements. Mais que faire après, alors que dans le Dunkerquois, comme ailleurs, il n'y a pas de travail ?

Les travailleurs ne sont pas prêts à se laisser faire et à Aluminium Dunkerque plusieurs centaines de camarades, opérateurs et agents de maîtrise, ont participé aux assemblées générales appelées par la CGT pour dénoncer ces suppressions d'emplois dans un groupe qui fait des bénéfices.

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