Le virus du super-business de la viande15/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2150.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le virus du super-business de la viande

Le virus H1N1 de la pandémie actuelle est apparu au Mexique, où il a provoqué une première épidémie de maladies respiratoires virales dans la région de Veracruz, à proximité d'un gigantesque élevage industriel de porcs.

En effet une des caractéristiques des virus de la grippe est qu'ils contaminent les humains mais aussi certains oiseaux (on se souvient de la grippe aviaire H5N1 de 2004 dont on avait craint le pire) ainsi que les porcs, qui sont un véritable creuset de recombinaison entre les différents virus de la grippe. Cette caractéristique impose le respect de conditions d'hygiène dans les élevages tant de volailles que de cochons, et proscrit la promiscuité avec ces animaux d'élevage, afin d'éviter toute éventuelle transmission aux humains.

Quand, inquiets du développement de l'épidémie de maladies respiratoires dans la région proche de l'élevage, des habitants ont demandé une enquête sanitaire, ils ont été condamnés pour diffamation à de lourdes amendes par les autorités mexicaines. Puis, après que l'enquête a finalement été conduite et a montré un élevage aux conditions sanitaires délirantes, avec des charniers de cochons manifestement morts de la grippe, les dirigeants du groupe ont nié, contre l'évidence, tout lien entre leur usine à bestiaux et l'épidémie. Or le virus aurait pu être détecté quand il ne touchait encore que les porcs, et on aurait sans doute pu éviter sa transformation et le passage à l'homme. Mais rien n'a été fait alors !

Il faut dire que l'élevage en cause est une filiale de Smith Foods, un des plus gros trusts américains de l'agro-alimentaire, le plus gros producteur de porcs à l'échelle mondiale. Ni les conditions d'élevage ni la qualité de la viande produite ni même la santé des populations ne le préoccupent. Seule compte la rentabilité.

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