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- Lutte ouvrière n°2150
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Dans les entreprises
Freescale -Toulouse : Fin de la grève
Les travailleurs de Freescale ont repris le travail après cinq semaines de grève contre la décision du patron de fermer l'unité de fabrication (830 licenciements d'ici 2011), une grève qui a conduit à un blocage quasi total de la production.
Les dernières propositions de la direction par rapport aux indemnités de départ sont loin de ce que souhaitaient les grévistes : un plancher à 40 000i ou à 50 000i selon l'ancienneté et un package à 60 000i pour un départ immédiat. Cela dit, c'est un premier résultat, un premier recul de ces patrons qui mettent un point d'honneur à ne rien lâcher, puisque cela double presque les indemnités des travailleurs les moins bien payés. Et il y a une victoire morale, qui a son importance dans cette usine où les mouvements de grève ont été rares : la direction, outre ses pertes financières, a été atteinte dans son image et son autorité. Tout le vernis a disparu. Celui de « l'éthique » (comme elle osait le dire), celui de la culture d'entreprise. La grève a mis à nu une équipe dirigeante arrogante, peureuse, dépassée par les événements, au service exclusif des fonds d'investissement, ses vrais patrons.
La reprise a eu lieu le lundi 12 octobre, avec ce même sentiment de force et de détermination qui a porté les grévistes cinq semaines durant. Et tous sont persuadés que désormais rien ne sera plus comme avant. D'ailleurs la question qui revenait le plus souvent c'est : « Et maintenant, quelle est la suite du programme ? » Et la présence des vigiles requis par la direction, battant la semelle dans les couloirs de l'usine, n'a impressionné personne. Il est vrai que la direction avait envoyé à tant de reprises la police, les gendarmes mobiles ou les CRS, bottés et casqués, sans pour autant atteindre le moral des grévistes ! L'équipe de nuit a entamé la reprise du travail par une assemblée générale, pour donner le ton d'entrée de jeu.
L'assemblée générale du mardi 13 octobre a réuni 220 personnes, surtout des ex-grévistes de toutes les équipes mais aussi quelques non-grévistes. Une action va être lancée en fin de semaine pour se joindre aux agents territoriaux du Grand Toulouse qui viennent d'entrer en grève à leur tour, et un départ est organisé pour la manifestation du 22 octobre à Paris pour donner un écho national à la lutte. De son côté la direction a attendu de voir quelle était la fréquentation de cette nouvelle assemblée avant de convoquer la prochaine réunion de négociation pour le mardi 20 octobre.
Tout cela démontre que les travailleurs ne vont pas s'arrêter en si bon chemin. D'ici 2011, il y aura d'autres étapes. Les travailleurs de Freescale ont démontré que la lutte est possible, même quand on est le dos au mur. Même s'ils n'ont pas obtenu satisfaction, la grève des travailleurs de Freescale est une victoire contre la résignation, la soumission et le renoncement, qui ne servent que les patrons.