Depuis le mardi 29 septembre les facteurs du bureau de poste de Paris 17 se sont mis en grève. Ils refusent d'accepter une nouvelle réorganisation qui découle de la marche vers la privatisation de La Poste et de la recherche maximale de productivité.

Cela va encore se traduire par de nouvelles suppressions d'emplois, la dégradation de leurs conditions de travail et des services rendus à la population.

Alors qu'environ 280 facteurs partent en tournée chaque jour, La Poste voudrait supprimer 39 emplois et pour cela rallonger encore les tournées et imposer une nouvelle organisation de la succession des jours de travail et de repos. Ces changements ne conviennent à personne, d'autant que c'est déjà la course toute la journée pour organiser la vie quotidienne et s'occuper des enfants.

Les suppressions se feraient par non-remplacement des postiers qui partent en retraite ou ailleurs. Et le 16 novembre, date de la mise en place prévue pour la réorganisation, la direction veut aussi renvoyer les contractuels (CDD) alors qu'ils travaillent au bureau depuis des mois.

Le 22 septembre, journée d'action nationale contre la privatisation de La Poste, il y avait, à Paris 17, 140 facteurs à avoir fait grève, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps. Le mardi 29 septembre, suite à une prise de parole, tous les facteurs sont allés dire à la direction du centre qu'ils étaient opposés à cette nouvelle réorganisation. La directrice, qui a dit alors ne pas avoir de problème pour supprimer des emplois, a beaucoup contribué au fait que les facteurs ne reprennent pas le travail.

Le lendemain, c'est à 150 que nous décidions de continuer le mouvement. Comme nous avons cessé le travail sans préavis de grève, la direction nous a signifié que nous étions en absence irrégulière. Mais ni les recommandés, ni les assignations par huissier, ni les CRS venus devant le bureau n'ont entamé le moral des grévistes.

Les quelques reculs de la direction de La Poste étant insuffisants, la grève a été reconduite les 5 et 6 octobre, et la décision prise de participer le 7 à la manifestation parisienne appelée par la CGT. Voulant rencontrer les autres postiers, les grévistes sont aussi allés mardi au bureau de Paris 16 et à celui de Paris 08 où ils ont trouvé les portes cadenassées mais leur présence n'est vraiment pas passée inaperçue. Puis ils sont retournés au bureau en manifestation.

Cette matinée mouvementée a décidé la direction à demander la reprise des négociations. Les grévistes ont montré qu'ils étaient capables de s'opposer à ses attaques de la direction et celle-ci n'en a pas fini avec eux.