Hôpital de Senlis (Oise) : La colère contre un « plan de retour à l'équilibre » qui menace toute la région07/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2149.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Senlis (Oise) : La colère contre un « plan de retour à l'équilibre » qui menace toute la région

Quatre jours de grève, des rassemblements dépassant les 300 personnes pour un effectif de mille, une manifestation samedi 3 octobre à Senlis, réunissant, malgré les réquisitions, près de 300 personnes : la colère est profonde contre le plan gouvernemental qui touche l'hôpital de Senlis.

Depuis près d'un an, les représentants du ministère de la Santé, l'ex-ARH, devenue aujourd'hui Agence Régionale de Santé, ARS, voulaient imposer la fusion des deux hôpitaux publics du sud de l'Oise, Senlis et Creil, en détruisant au passage toute une série des services vitaux existants, Urgences, Chirurgie... au nom de la « rationalisation ». Mis en échec par diverses mobilisations, ils ont brutalement attaqué au retour des vacances, en voulant imposer un plan drastique dit de « retour à l'équilibre », sous le prétexte du déficit artificiel du budget qui touche l'hôpital de Senlis, comme ceux de la région environnante et de quasiment tout le pays.

Ce plan, applicable dans les jours qui viennent, s'attaque tout d'abord brutalement au personnel : un réaménagement des horaires théoriques, sept heures par jour au lieu de huit, aboutirait à voler sur l'année 28 jours de repos, RTT ou compensateurs, existants aujourd'hui... Ces réorganisations entraîneraient en plus une augmentation des jours travaillés, des frais supplémentaires et une baisse des salaires des agents, pourtant extrêmement bas.

Par ailleurs, dans ce cadre, le directeur de l'hôpital de Senlis a autoritairement décidé de fermer immédiatement quinze lits de chirurgie, en supprimant les emplois qui les accompagnent. Le bloc opératoire voit son fonctionnement réduit de 40 %, alors que son planning est archi plein. Depuis, les malades s'entassent dans les couloirs sur des lits de fortune. Pourtant l'hôpital de Senlis réalise plus d'opérations que l'hôpital de Creil en chirurgie viscérale et orthopédique et il n'y a aucun moyen de remplacement, ni en médecins ni en lits. Mais les représentants du gouvernement ne cachent même pas leur volonté de fermer toute la chirurgie de Senlis, ainsi que les urgences vitales.

Enfin, comme si cela ne suffisait pas, il n'y aura plus aucun remplacement des agents partant en retraite (plusieurs dizaines prévus dans les mois à venir), la suppression de tous les budgets formation, la fin de tous les crédits d'équipements, etc. Le tout devant amener à la fusion le plus rapidement possible avec l'hôpital de Creil.

C'est dire si la colère du personnel est justifiée. Des infirmières aux ASH, en passant par les médecins, attachés à leur mission de soigner, ce plan est ressenti comme une provocation, une atteinte à leur condition de vie, et manifeste un mépris total pour la prise en charge des besoins élémentaires et vitaux de santé de toute la population.

À Clermont, l'hôpital général et psychiatrique se trouve menacé d'un plan drastique d'économie au moins aussi important. Et il est à souhaiter que le personnel des hôpitaux de toute la région se rassemblera, avec le soutien de la population, pour combattre cette politique de destruction du système public de santé.

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