Guinée : Une junte sanguinaire soutenue par la France07/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2149.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guinée : Une junte sanguinaire soutenue par la France

Après l'épouvantable carnage organisé le 28 septembre par les militaires qui, après avoir froidement tiré sur des opposants rassemblés dans le stade de Conakry, se sont acharnés sur la population, faisant plus de 150 morts et plus de 1 200 blessés, les dirigeants français, Kouchner en tête, font aujourd'hui mine de découvrir la véritable nature de la junte au pouvoir en Guinée.

Pourtant, depuis le coup d'État qui a porté Moussa Dadis Camara et sa clique au pouvoir en décembre 2008, les représentants de l'ancienne puissance colonisatrice n'ont cessé de soutenir la junte. Le secrétaire d'État chargé de la Coopération et de la Francophonie, Joyandet, ne s'est-il pas précipité quelques jours après le coup d'État pour adouber le nouveau régime ? Depuis, les autorités françaises brillent par leur silence, alors que le pouvoir multiplie les arrestations et détentions arbitraires d'opposants. Dadis Camara n'a-t-il pas promis d'organiser rapidement des élections présidentielles et de rendre le pouvoir aux civils ?

En fait, la population en a assez des militaires qui vivent sur son dos. Car si ce n'est pas nouveau, cela a plutôt été en s'amplifiant depuis l'accession au pouvoir de la junte et de Dadis Camara. La capitale a d'ailleurs connu une importante manifestation le 9 mai dernier, en réaction au pillage du marché central par des hommes en uniforme. Même les milieux d'affaires n'échappent pas aux violences et aux extorsions de fonds.

En fait, l'exaspération de la population ne cesse de croître face à la misère, à la flambée des prix des produits de première nécessité, au manque d'accès à l'eau et à l'électricité. Les entreprises françaises, et en premier lieu Bolloré, le grand ami de Sarkozy, dont le trust a la mainmise sur les activités maritimes et portuaires du pays, sont désignées comme ayant une grande part de responsabilité dans cette situation. Au total, soixante-dix groupes français participent au pillage des richesses du pays, qu'il s'agisse de la BNP, de la Société Générale ou du groupe AXA dans le secteur de la finance, de Total pour la distribution pétrolière, d'Accor dans l'industrie hôtelière, d'Alcatel dans les télécoms, de la Sogea dans les travaux publics et de Technip dans la production d'aluminium, sans parler de toutes les activités, commerces et services, ce qui explique la présence sur place de 2 300 ressortissants français.

Alors oui, l'impérialisme français a une grande part de responsabilité dans la situation qui prévaut en Guinée, et plus récemment dans la sanglante répression des opposants au régime militaire.

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