Le Fonds stratégique d'investissement (FSI), créé par le gouvernement pour aider des entreprises françaises à se hisser à un haut niveau et doté d'un capital de 20 milliards d'euros, a été baptisé par certains « fonds souverain à la française ».

Si cette appellation est bien exagérée, cela n'empêche pas cet organisme d'intervenir selon les mêmes critères que ceux de toutes les interventions de l'État : des sommes se déversent vers les coffres des employeurs, là aussi pour « préserver les compétences et les emplois », mais la réalité peut être différente. Les travailleurs des usines Setforge, dans le sud du département de la Loire, en ont fait l'expérience.

En mars 2009, Setforge, une entreprise de forgeage qui emploie 518 travailleurs au total, mise alors en liquidation judiciaire, a été adjugé à Farinia pour la somme dérisoire de 471 000 euros, alors que son chiffre d'affaires est de 113 millions d'euros. Il y a eu 43 licenciements. Dans la foulée, ce groupe néerlandais a touché 20 millions d'euros du Fonds stratégique d'investissement.

Cette entrée du FSI dans le capital de Farinia s'accompagne d'une nouvelle fournée de licenciements : 61 à L'Horme et 20 à Andrézieux-Bouthéon (deux villes de la région stéphanoise). Ainsi, ce groupe espère devenir le numéro un du forgeage en France.

Les travailleurs de l'usine de L'Horme ont manifesté devant la permanence du député Nouveau Centre-UMP, pour exposer leur situation et demander des comptes.