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Dans les entreprises
Plus de six mois de lutte des travailleurs d'UTI
Depuis le 11 mars, les 31 travailleurs de l'entreprise UTI luttent contre leur licenciement. Ils travaillaient en effet sur le site de Continental, à Clairoix dans l'Oise, à la gestion du stock de pneus, travail sous-traité par la multinationale du pneumatique. Comme pour les autres salariés travaillant pour des sous-traitants de Continental, la fermeture de l'usine a signifié la perte de leur travail.
Les travailleurs d'UTI ont décidé de ne pas se laisser licencier sans rien dire. Depuis plus de six mois, ils ont participé à toutes les manifestations aux côtés des travailleurs de Continental. Et depuis le mois de juin ils continuent à être présents devant l'usine, gênant la sortie des milliers de pneus qui y sont encore stockés. Car ils sont depuis lors sans nouvelle de leur patron, qui espère ainsi pouvoir les licencier sans rien. Ce genre de pratique est monnaie courante dans les toutes petites entreprises. Mais UTI n'en est pas une : c'est une multinationale qui emploie 22 000 salariés dans le monde et fait encore des bénéfices, 309 millions de dollars pour l'année 2008.
Quant à Continental, le donneur d'ordre, s'il a fait appel à des sous-traitants comme UTI, c'est bien qu'il y trouvait intérêt. UTI comme Continental sont donc responsables au même titre. Il serait normal qu'ils paient pour permettre aux travailleurs de ne pas se retrouver sans rien, et d'avoir les mêmes garanties que les ouvriers de Continental.
Mais Continental et UTI ne l'entendent évidemment pas de cette oreille. Ils ont tenté nombre de mauvais coups pour tenter de décourager les 31 salariés. Le directeur de Continental a multiplié les provocations. Il a envoyé des camions, même pas vraiment pour récupérer les pneus, mais en espérant des incidents, conseillant aux chauffeurs de forcer le passage pour rentrer dans l'usine. Il a bien entendu envoyé un huissier, assigné les travailleurs devant la justice. Mais c'est Continental qui a été débouté... deux fois de suite : une petite victoire pour les 31. La direction d'UTI, de son côté, au mépris de toute légalité, fait le mort, ne donnant aucune nouvelle, prétendant que les 31 ne seraient plus ses salariés. Les travailleurs ne reçoivent pas de fiche de paie, mais ne sont pas licenciés non plus. Ils reçoivent cependant de mystérieux virements sur leur compte depuis trois mois, mais toujours sans fiche de paie.
La direction d'UTI vient malgré tout d'annoncer, par une note de service qu'elle paierait les salaires, jusqu'à la fin du conflit.
Encore un recul obtenu grâce à la détermination des travailleurs ! Et cela malgré la difficulté de tenir tête à un groupe comme UTI, et à un autre comme Continental, à seulement 31, alors qu'il a été déjà bien difficile aux 1 120 travailleurs de Continental d'obtenir des droits. Mais les 31 tiennent bon, toujours déterminés et fiers, comme l'a dit l'un d'eux, de poser problème à deux groupes mondiaux !