L'Iran et le G20 : Une comédie qui peut mal finir01/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2148.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

L'Iran et le G20 : Une comédie qui peut mal finir

Malgré toutes ses rodomontades préalables, Sarkozy n'avait pas grand-chose à annoncer au monde à l'issue du G20. Il a donc choisi de parler d'autre chose et de révéler ce jour-là ce qu'il savait depuis des semaines : l'Iran a une usine d'enrichissement nucléaire cachée, qui pourrait lui permettre d'avancer dans la fabrication d'une bombe. Sarkozy, qui possède, lui, le pouvoir d'appuyer sur le bouton nucléaire, ne saurait tolérer cela.

Obama pour sa part n'a pas exclu l'intervention militaire pour empêcher l'Iran d'avoir la bombe et Brown leur a emboîté le pas, suivi peu ou prou par le reste de la « communauté internationale ».

Incapables, même s'ils le voulaient, de maîtriser les démons de leur propre système économique qui menace d'exploser à tout moment, les dirigeants du monde capitaliste se fabriquent donc un petit satan, facile à exorciser, et, pourquoi pas, à conduire au bûcher.

Le président iranien de son côté, s'il n'est pas l'auteur de la pièce, joue son rôle à la perfection : le lendemain des déclarations de Sarkozy, Obama et Brown, l'armée iranienne testait des missiles. Contestée par une partie de la population, la dictature iranienne essaie de resserrer les rangs autour d'elle en s'opposant verbalement (c'est tout ce qu'elle peut faire) aux États-Unis. Mais, avec ou sans centrifugeuse, l'armée iranienne reste avant tout le bourreau de son propre peuple.

Reste que si l'Iran n'a pas les moyens, ni les missiles, de sa politique extérieure, les pays impérialistes, eux, les ont. Ils l'ont prouvé par le passé et le démontrent tristement tous les jours en Irak et en Afghanistan. Aussi ce qui n'est aujourd'hui qu'un effet de tribune d'un Sarkozy en mal de scoop peut demain se transformer en bombardement de l'Iran.

Les mêmes raisons qui ont poussé la prétendue communauté internationale, c'est-à-dire en fait les dirigeants des pays impérialistes, à bombarder puis à occuper l'Irak et l'Afghanistan peuvent les conduire un jour à intervenir en Iran. Au maintien de l'ordre mondial, à la soif de pétrole, à la course aux profits de guerre, peut s'ajouter la fuite en avant due à la crise économique mondiale. Une nouvelle guerre pourrait alors être un nouveau prétexte pour faire accepter des sacrifices aux populations, une nouvelle façon de fabriquer des déficits publics et donc des profits pour les grands groupes capitalistes.

À condition toutefois que les peuples, aux États Unis, en France et ailleurs, l'acceptent. Ce qui heureusement est loin d'être acquis d'avance.

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