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- Lutte ouvrière n°2148
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Dans les entreprises
France Télécom/Orange, région de Lyon : Passer de la souffrance à la résistance !
Lundi matin 28 septembre, une fois de plus, un agent de France Télécom/Orange s'est donné la mort. Cet employé de 51 ans travaillait à Annecy. Il avait subi une réorganisation au mois de juillet dernier, passant d'un service de gestion à un centre d'appels commercial pour les entreprises, le 1016, qui dépend d'une direction nationale. À cette occasion il avait perdu son mandat de délégué du personnel.
Quelques jours avant, les syndicats avaient demandé la tenue d'un Comité d'hygiène et sécurité-conditions de travail (CHSCT) extraordinaire sur les conditions de travail de ce plateau d'appels. La direction n'avait pas réagi.
Lundi après-midi 28 septembre, quand la nouvelle s'est répandue, Lombard, le PDG, et ses principaux acolytes se sont rendus à Annecy, où ils ont été hués par le personnel. Dans la région, cette nouvelle a produit un choc dans tous les services. Mardi 29 septembre au matin, l'ensemble des syndicats a invité les salariés à se rassembler.
À Lyon, plus de 600 personnes de tous les sites se sont déplacées à 11 h 30 au siège de la direction. Une telle mobilisation ne s'était jamais vue. Déjà le 10 septembre 50 % du personnel étaient en grève et 150 personnes avaient manifesté à Lyon.
À Clermont-Ferrand, 300 personnes ont manifesté d'un site à l'autre à 10 heures. À Grenoble, 300 personnes ont aussi cessé le travail. À Roanne, bien qu'il s'agisse d'un petit site, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées, comme à Montluçon, à Moulins ou à Saint-Étienne l'après-midi.
À Annecy, toute la journée, des employés de villes voisines comme Chambéry sont venus.
À Lyon, la directrice territoriale a dû descendre parler aux manifestants. Elle a été écoutée tant qu'elle parlait de compassion pour la victime, puis a été huée lorsqu'elle a parlé des mesures annoncées par France Télécom, comme la suspension provisoire des objectifs sur le plateau d'Annecy, et seulement sur celui-là.
L'intervention de l'intersyndicale a insisté sur le besoin d'une réaction collective face au harcèlement qui dure depuis dix ans, sur la solidarité nécessaire pour combattre cette politique. Les interventions appelant à ne plus tolérer la moindre atteinte à la dignité de chacun, quel qu'en soit le motif, ont été applaudies.
Un appel a été lancé pour que des assemblées générales se tiennent dans tous les sites pour le lendemain matin.