Huit cents personnes au moment du meeting, plus de mille passées pendant toute la journée : le rassemblement du samedi 26 septembre organisé par le comité de lutte et l'intersyndicale devant l'usine Continental de Clairoix a été un incontestable succès. Ce rassemblement de solidarité avait comme mots d'ordre : l'arrêt des poursuites contre les six salariés de Continental, condamnés pour l'exemple, et l'arrêt de la répression antiouvrière.

Ce succès est d'autant plus remarquable que cela fait maintenant trois mois et demi que le combat continue uniquement pour s'opposer à la volonté de vengeance du gouvernement. Les revendications ont été gagnées fin mai, confirmées en juin, mais il n'empêche : la mobilisation demeure.

500 salariés étaient présents le 1er septembre pour le prononcé du jugement du tribunal de Compiègne, après plus d'un mois de vacances ; 650 décidaient d'accompagner l'appel du jugement décidé par les six, quelques jours plus tard ; 500 étaient encore montés à Paris le 17 septembre à la Bourse ; et enfin, donc, des centaines restaient encore mobilisés ce samedi 26 septembre. Le « dernier baroud d'honneur », comme la presse le pronostique depuis des mois, dure et continue.

Et encore une fois les travailleurs de Continental, qui se sentent tous attaqués par le jugement inique condamnant leurs camarades, n'étaient pas seuls. Des délégations de travailleurs de différentes usines du pays étaient présentes, à commencer par les 31 camarades d'UTI, sous-traitant de Continental, qui sont toujours en lutte, bloquant les entrées de l'usine. Des délégations étaient venues de Renault, de PSA, ou encore de New Fabris à Châtellerault. Et puis bien sûr des travailleurs de la région, eux qui ressentent bien ce besoin de solidarité avec ceux de Continental.

Encore une fois aussi, au-delà des élus locaux PS et PC qui faisaient bloc, les représentants des partis de gauche et d'extrême gauche s'étaient déplacés pour apporter leur soutien et demander la relaxe des six condamnés, dont notre camarade Arlette Laguiller. Le PS, le PC, lesVerts, le NPA, le Parti de Gauche, le MRC et d'autres ont pris la parole tour à tour.

À noter, pour la première fois depuis les condamnations, la participation de la fédération de la chimie de la CGT. Par ailleurs, Elie Domota pour le LKP et le bureau confédéral de la CGT de Guadeloupe avaient fait parvenir dans la journée des condamnations énergiques, ainsi que la direction de la FSU et de Solidaires-Sud.

Un communiqué commun de soutien a été lu, écrit spécialement pour ce rassemblement par le Syndicat de la magistrature, la Ligue des droits de l'homme et le Syndicat des avocats de France, stigmatisant cette condamnation et affirmant la nécessité de combattre la volonté du gouvernement de réintroduire, en pire, la loi anticasseurs abrogée il y a ving-huit ans.

En tout cas, la fraternité qui régnait, le rassemblement de tous les travailleurs en lutte de Continental, ouvriers comme encadrement, syndiqués et non-syndiqués, la solidarité qui s'exprimait de tous côtés, montraient que le gouvernement qui pensait faire peur à ceux de Continental a raté son coup.