- Accueil
- Lutte ouvrière n°2147
- Siemens-Vai - Saint-Chamond : Le conseil municipal commence dans la rue
Dans les entreprises
Siemens-Vai - Saint-Chamond : Le conseil municipal commence dans la rue
Suite à l'annonce de la direction de Siemens de vouloir fermer le site de Saint-Chamond et de licencier 274 personnes, la population a été très choquée et le maire (socialiste) avait donné rendez-vous devant l'entreprise au conseil municipal et aussi à des élus, en particulier le député UMP de la circonscription et l'ancien maire UMP. C'était donc l'union sacrée et chacun jurait qu'il se battrait jusqu'au bout pour empêcher cette fermeture.
Le rassemblement s'est transformé en manifestation pour se terminer dans la salle du conseil municipal où il y a eu un débat. Hormis des déclarations consensuelles, notamment des élus de droite se posant en défenseurs des travailleurs, des interventions plus critiques ont parlé de la nécessité d'une mobilisation de la population aux côtés des travailleurs de Siemens.
Du côté de l'intersyndicale, un accord de méthode a été signé avec la direction. Il repousse à la mi-février l'échéance pour la mise en action du plan de restructuration. Ce petit sursis ne change rien sur le fond car la fermeture du site et les licenciements annoncés fin août sont toujours là.
Pour justifier ses décisions, Siemens continue d'invoquer la baisse de commandes de matériels pour la sidérurgie et les mauvais résultats financiers de ces dernières années.
Pourtant la quinzaine d'années qui s'est écoulée a montré que le travail n'a pas manqué. La direction a dû embaucher et elle a aussi eu massivement recours à la sous-traitance : jusqu'à plus de deux cents salariés qui ont souvent déjà été licenciés ou sont en chômage partiel.
Le groupe Siemens n'est pas une obscure PME. Avec plus de 420 000 salariés dans le monde, un chiffre d'affaires de 77,3 milliards d'euros, des bénéfices (plus de 6 milliards annoncés ces jours-ci, sans parler de ce qu'il met de côté) et donc de confortables dividendes servis à ses actionnaires, ce groupe a les moyens d'assurer, d'une façon ou d'une autre, l'emploi des 600 salariés de Siemens VAI MT (ex-CLECIM).
La lutte contre les plans de restructuration de 1994 et 1995, où le personnel, largement soutenu par la population, a empêché par trois fois la fermeture du site de Saint-Chamond, a montré que rien n'est inéluctable.