Taxe carbone : Les vrais pollueurs ne sont pas les payeurs18/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2146.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe carbone : Les vrais pollueurs ne sont pas les payeurs

Sarkozy a finalement fixé le montant de la taxe carbone qui doit entrer en vigueur dès 2010 : elle sera de 17 euros par tonne de CO2 mais d'ores et déjà chacun sait qu'elle augmentera au fil des années. Quant aux compensations annoncées, elles prendraient la forme de réductions d'impôts, ou de « chèque vert » pour ceux qui n'en paient pas. Elles seraient modulées en fonction du nombre de membres dans le foyer et en fonction du lieu de résidence, doté ou pas de moyens de transport collectifs. Globalement, les ménages paieront près de 2,5 milliards d'euros supplémentaires, TVA comprise.

Pour les patrons, il n'y aura pas d'augmentation d'impôts, bien au contraire, puisqu'ils vont obtenir six milliards de baisse d'impôts avec la suppression de la taxe professionnelle, alors qu'ils acquitteront un peu moins de 2 milliards au titre de la nouvelle taxe. Voilà ce que Sarkozy appelle « les chemins d'une croissance plus juste ». Il n'a pas craint les grandes envolées évoquant « un monde différent de celui d'avant la crise, un monde plus soutenable, plus respectueux de l'environnement, un monde plus juste ». Mais c'est évidemment du vent : les patrons des trusts de la chimie, du pétrole ou de l'automobile continueront à ne pas investir et à user jusqu'à la corde leurs installations, aussi polluantes et dangereuses soient-elles, pour engranger le plus de profits possible. Veolia, Suez-Lyonnaise des Eaux et la Saur continueront de retarder le renouvellement des canalisations d'eau même si les fuites sont importantes, pendant qu'on explique à la population comment il faut économiser l'eau en se lavant les dents. Quant au gouvernement, il n'a annoncé aucun budget supplémentaire pour développer massivement les transports collectifs et permettre aux automobilistes de laisser leur véhicule au garage.

L'incitation à changer de comportement est destinée à stigmatiser, à culpabiliser la population... et à justifier le paiement d'un nouvel impôt en faisant semblant d'agir pour l'environnement, alors que rien n'est fait pour s'en prendre aux responsables de cette économie irrationnelle responsable de sa dégradation.

Après les leçons de morale, on en vient à l'odieux en décidant de taxer la population pour ce dont elle n'est pas responsable. Mais ce n'est pas parce que le prétexte est désormais l'environnement que l'on acceptera mieux d'être pris pour des imbéciles.

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