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- Lutte ouvrière n°2146
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Dans les entreprises
Métro parisien : Non à la criminalisation de l'action syndicale et revendicative
À la RATP aussi la direction, et derrière elle le gouvernement, traîne des grévistes devant les tribunaux. Suite aux grèves de 2007 contre la réforme des retraites, le gouvernement avait menacé des grévistes, cherchant à les accuser d'« actes de sabotage ».
Durant la grève, au métro, des rupteurs d'alarme avaient été actionnés sur le réseau. Ces rupteurs sont du même type que ceux que l'on voit au milieu des quais. Tout le monde peut et doit même les actionner en cas de danger, si par exemple des personnes se trouvent sur la voie. Ce geste coupe le courant sur toute la ligne et, rapidement, le poste de commande centralisé est en mesure de situer d'où vient la rupture du courant et d'appliquer les procédures prévues.
La direction avait donc accusé des agents grévistes d'avoir actionné sans raison des rupteurs d'alarme, et d'avoir ainsi commis des actes de sabotage. Rien moins que cela ! Elle avait alors déposé des plaintes contre X, si bien que sur plusieurs lignes des salariés avaient été convoqués dans des commissariats et systématiquement mis en garde à vue.
Suite à ces plaintes, deux agents de la ligne 6 ont été jugés. Ils viennent d'être condamnés en appel à un mois de prison avec sursis et à des amendes. En s'appuyant sur cette condamnation, la direction peut maintenant réunir un conseil de discipline pouvant prononcer la mise à la porte des deux travailleurs.
À la surprise de tous, deux autres conducteurs, de la ligne 9 cette fois, viennent d'être convoqués pour le 22 septembre devant un tribunal. Eux aussi sont accusés d'avoir provoqué une coupure de courant par actionnement d'un rupteur d'alarme durant la grève de 2007.
Il est inconcevable que la justice ait pu donner suite à une plainte contre X, deux ans après les faits et sur de simples présomptions. Le fait que le gouvernement prépare de nouvelles attaques et veuille réouvrir une fois encore le dossier retraites en 2010, pour aggraver les modalités de départ, l'incite bien sûr à tenter de criminaliser les moindres faits et gestes dans le but de décourager les agents. Après les condamnations des ouvriers de Continental, bien des travailleurs de la RATP sont persuadés qu'il y a là une volonté des pouvoirs publics de condamner des travailleurs qui s'opposent aux mesures du gouvernement.
Cela est inacceptable. La CGT a déposé un préavis de grève sur la ligne 9 du métro, pour le 22 septembre, et appelle à se rendre massivement à l'audience du tribunal pour soutenir les agents injustement accusés.