Le 8 septembre, jour de l'ouverture du bureau de poste de la rue du Louvre à Paris après quatre mois de travaux, les guichetiers étaient en grève. À l'occasion de cette rénovation, censée améliorer l'accueil du public, la direction prétend en effet supprimer treize emplois. L'effectif des guichets, ouverts jour et nuit y compris le week-end, passerait de 81 à 68. Les conditions de travail seraient considérablement aggravées : fin des équipes alternées qui existaient jusque-là, mise en place d'horaires quasiment individualisés, recourt à des étudiants à temps partiel imposé le week-end. Les guichetiers n'ayant pas accepté les horaires avec fin de service particulièrement tardive (22 heures ou minuit), la direction a fait appel à des volontaires extérieurs. Mais en conséquence, pour atteindre son objectif de suppressions d'emplois, elle a désigné trois collègues devant partir ailleurs, dans d'autres bureaux de Paris.

Ces mauvais coups ne sont pas passés sans réaction. Plusieurs journées de grève ont eu lieu, malgré l'éparpillement des guichetiers dans différents bureaux pendant les travaux. Mais le sentiment était que ces mesures font partie d'un plan d'ensemble, et que ce n'est pas tout seul dans son coin qu'on peut les empêcher.

Néanmoins, le 8 septembre, les guichetiers, et notamment les plus anciens, ont tenu à manifester par la grève leur mécontentement, mais aussi leur exigence que ces trois collègues avec qui ils travaillaient depuis longtemps ne soient pas déplacés du bureau.

La direction n'ayant rien répondu, la grève s'est poursuivie le lendemain, pour montrer que ces déplacements d'office, qui se faisaient pour la première fois au bureau du Louvre, ne passaient pas comme une lettre à la poste. Et si la direction n'a pas reculé, elle n'en est pas quitte pour autant. Dès le lundi 21 septembre la grève reprend avec les autres guichets parisiens, et bien sûr le 22 avec tous les postiers contre la privatisation, les suppressions d'emplois et la dégradation du service rendu aux usagers qui en découle.