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- Lutte ouvrière n°2146
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Leur société
Estrosi aide les patrons à licencier
Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi s'est félicité de l'accord signé chez Molex sous ses auspices, parlant d'un « plan de sauvegarde de l'emploi de grande qualité », alors que moins de vingt travailleurs sur 283 conserveront leur emploi. Interrogé mardi 15 septembre au matin par la télévision, il avait déclaré que, pour lui, il s'agit de maintenir des emplois industriels dans le pays, et non de distribuer des primes de départ aux ouvriers licenciés.
À l'écouter, on aurait pu croire que ce sont les ouvriers eux-mêmes qui ferment les usines pour aller profiter de leur prime de licenciement, sans égard pour le tissu industriel du pays et l'avenir de leurs enfants.
Mais ce sont des centaines de milliers d'emplois, sans compter les postes précaires, qui vont être détruits par les patrons cette année. Sur ce nombre une proportion inconnue, à cause du secret des affaires, l'est dans des entreprises qui sont bénéficiaires. De plus, toutes les entreprises concernées ont fait des profits les années passées. Pourtant, toutes sont libres de licencier et même de disparaître sans que le ministre de l'Industrie lève le petit doigt. Les richesses accumulées restent aux mains des propriétaires, les salariés, eux, devraient se contenter des promesses du ministre et de leurs yeux pour pleurer.
Estrosi, sous prétexte de défendre les emplois industriels, aide les patrons à licencier qui ils veulent, quand ils veulent et, si possible, à moindres frais. Même en le croyant sur parole - et il faudrait être bien crédule - le nombre d'emplois qu'il prétend avoir « sauvés » est ridicule par rapport au nombre d'emplois détruits. Tout ce qu'Estrosi est capable de faire, c'est, comme chez Molex, d'entériner les licenciements, puis de sortir quelques millions de son chapeau et de les proposer au margoulin qui veut les prendre pour maintenir un emploi temporaire là où cent emplois pérennes ont disparu.
Alors ce n'est sûrement pas à ce larbin des patrons de dire aux ouvriers qui se battent dos au mur, pour avoir au moins de quoi voir venir, ce qu'ils doivent faire ni quelle revendication ils doivent mettre en avant.
Paul GALOIS
(Voir notre article sur le conflit chez Molex)