Voilà des années que La Poste s'ingénie à effectuer ses « réorganisations » par petits bouts, secteur par secteur, bureau par bureau, pour disperser le mécontentement et isoler les réactions. Les uns après les autres, les postiers sont attaqués par les décisions de supprimer des emplois et d'aggraver les conditions de travail, d'augmenter la charge de travail et de bouleverser les horaires. Et à peine une « réorganisation » est-elle terminée, qu'une nouvelle attaque se profile, tout cela pour que La Poste dégage suffisamment de profit pour être attirante pour les capitaux privés. Et bien sûr, si le gouvernement réussit son mauvais coup et privatise La Poste, les attaques contre les conditions de vie et de travail des postiers redoubleront.

Or les postiers représentent une force immense puisqu'ils sont encore 280 000 ! C'est en frappant ensemble qu'ils ont les moyens de se faire respecter et craindre. Ensemble, ils ont les moyens de faire reculer le gouvernement et de mettre un coup d'arrêt aux attaques de la direction de La Poste. Plus la journée de grève et de manifestations du 22 septembre sera massivement suivie, plus elle exprimera la colère des postiers et constituera un avertissement clair pour le gouvernement. Elle permettra aux postiers de se compter et sans doute de mesurer aussi la sympathie des usagers, dont une partie aura peut-être les moyens de se joindre aux manifestations. Ce serait alors un point d'appui pour la suite.

Car c'est en luttant au coude à coude que les postiers peuvent obliger non seulement le gouvernement à renoncer à la privatisation, mais aussi la direction de La Poste à stopper ses attaques et à embaucher les effectifs nécessaires pour que le travail puisse être effectué dans de bonnes conditions pour le personnel et à la satisfaction des usagers.

Une démonstration de force le 22 septembre serait un encouragement pour préparer une véritable riposte aux attaques contre les travailleurs.