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Cinq licenciements chez Michelin : Non à la répression patronale
Jeudi 3 septembre, cinq travailleurs de l'usine Michelin de Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, recevaient leur lettre de licenciement pour « faute lourde ».
Cela fait suite à l'annonce, le 17 juin, par Michelin, d'un « plan de restructuration » avec plus de 3 000 suppressions d'emplois. Les plus touchées sont l'usine Sodemeca de Noyelle-les-Seclin près de Lille qui devrait fermer (276 salariés), Joué-Lès-Tours (340 suppressions de postes) et Montceau-les-Mines avec 477 suppressions de postes sur les 1 400 que compte l'usine.
À Montceau, cette annonce a provoqué immédiatement la colère et une semaine de grève jusqu'à la manifestation du 24 juin à Clermont-Ferrand, devant l'usine des Carmes, siège du groupe. Ce jour-là, devant le refus de la direction de discuter, le ton est monté d'un cran avec des cris et des poings levés contre le P-DG Rollier. Un panneau de publicité annonçant : « Michelin vous souhaite la bienvenue » en a fait les frais !
Le 21 juillet, pour dénoncer les sanctions et menaces de licenciements pour « faute », mais aussi pour dénoncer les pressions de la hiérarchie, la colère éclatait de nouveau et des cadres étaient retenus quelques heures.
C'est cette mobilisation des salariés de Montceau que Michelin n'a pas supportée et qu'il a voulu briser en licenciant cinq d'entre eux pour l'exemple, sous prétexte de menaces, de graffitis et de « dégradations », notamment le panneau cassé devant les caméras de télévision le 24 juin. Mais comme l'a exprimé l'un des intervenants au cours d'un rassemblement de soutien à Montceau, le vendredi 11 septembre, « ces camarades ont été licenciés pour avoir défendu leur emploi (...) Il ne faut pas inverser les rôles, les coupables ce sont Michelin et ses actionnaires. La seule violence c'est celle de Michelin, par l'annonce de ce plan, et par l'accentuation des pressions dans tous les secteurs de l'entreprise. C'est la violence de ce système capitaliste où les dirigeants d'une entreprise peuvent décider froidement de sacrifier des centaines, des milliers d'emplois, de détruire des usines, de ruiner des régions entières... pour augmenter les fortunes des actionnaires. (...) Le licenciement de nos camarades de Montceau est intervenu à peine deux jours après la condamnation à des peines de prison avec sursis de six salariés de Continental qui ont été traînés devant la justice pour avoir refusé, eux aussi, d'être jetés à la rue. Là encore, il s'agit d'intimider tous ceux qui relèvent la tête ».
Ces licenciements sont révoltants. Ces cinq travailleurs doivent être réintégrés.