Le plan de développement durable de l'armée française : Demain on tuera vert09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le plan de développement durable de l'armée française : Demain on tuera vert

Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a annoncé fièrement le 3 septembre que son administration serait la première à passer au développement durable et a révélé l'ensemble des mesures prises par l'armée pour devenir écologiquement correcte. Un long catalogue qui va du grotesque durable au colonialisme repeint en vert.

Dans les mesures qui prêtent à sourire on peut citer l'achat de tricot de corps en coton issu de l'agriculture équitable et les commandes de produits certifiés bio pour les cantines. On suppose que cela va occasionner un boom sur le houblon sans OGM, la bière restant toujours le réconfort du militaire.

L'armée s'engage également à protéger les espèces sauvages - les gypaètes barbus et les orchidées, en plus des officiers de parachutistes - qui peuplent les camps militaires... Après avoir mis le feu à mille hectares en utilisant des balles traçantes cet été en plein maquis provençal, cela s'imposait.

Et puis de façon générale l'armée essaiera de trouver des « alternatives aux substances dangereuses » pour tous ses équipements. Les navires de guerre par exemple seront progressivement dotés d'un « passeport vert » qui assurera les populations visitées qu'ils ne renferment aucun produit toxique, à part évidemment les bombes, missiles, torpilles, avions de combat et troupes de débarquement qu'ils sont chargés de transporter et, éventuellement, d'utiliser.

Le ministère se proposant de doter tous les systèmes d'armes d'un tel passeport écologique, l'armée française sera donc capable un jour prochain de tuer vert.

Mais le rapport passe du ridicule à l'odieux lorsqu'il affirme que « les actions menées en matière de protection de l'environnement par les forces armées en opérations extérieures ont souvent valeur d'exemple pour les pays où cette notion est rarement la préoccupation majeure ». Décidément on se modernise. Après avoir raconté pendant des décades que l'armée française apportait la civilisation et la démocratie aux pays qu'elle occupait, on va nous dire que les bombardements et les patrouilles militaires en Afghanistan sont un moyen de gagner les peuples au développement durable et qu'au Gabon, en soutenant à bout de bras, ou plutôt de mitrailleuse, une dictature vomie par la population, on éduque celle-ci à l'écologie.

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