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Italie : Attaque en règle contre l'école publique
Les enseignants italiens sont en colère. Des milliers d'entre eux ont appris, deux semaines avant la rentrée, qu'ils resteraient sans poste cette année. Le gouvernement italien, en la personne de sa ministre de l'Éducation, Maria Stella Gelmini, a décidé de mettre en application son plan de suppressions de 42 000 postes d'enseignants (sur 800 000) pour cette année, ainsi que de 15 000 emplois de personnels techniques et administratifs. Compte tenu des départs en retraite, quelques milliers de titulaires devront attendre que la rentrée soit faite pour être éventuellement affectés et au moins 16 000 enseignants contractuels se retrouveront sans travail.
Des groupes d'enseignants sans poste, en particulier des précaires, ont dès la fin août multiplié les protestations, pour attirer l'attention sur leur situation, d'abord en Sicile et dans le sud de l'Italie, puis en Italie du centre et du nord : sit-in devant les locaux administratifs régionaux de l'Éducation, à Messine, Tarente, Salerne mais aussi à Turin et à Milan, occupation des toits des services scolaires provinciaux, comme à Bénévent. Tout ce que la ministre propose aux contractuels sans poste, c'est un « contrat de disponibilité » dont les tâches et la rémunération restent dans le flou et qui ne concernerait que 10 % des précaires. Autant dire du vent ou au mieux, une « aumône » comme le dit un enseignant sans poste de Bénévent qui veut « enseigner et non boucher les trous ».
Des syndicalistes ont pris localement des initiatives et appelé à généraliser les sit-in le 5 septembre, décrété « Première journée anti-Gelmini ». De leur côté, des parents d'élèves ont aussi protesté et une de leurs associations a assigné la ministre en justice pour non-respect de la loi sur la sécurité qui impose un maximum de 25 élèves par classe.
La Confédération syndicale CGIL, elle, proteste, réclame une rencontre avec le gouvernement et parle d'une grève générale des enseignants... entre octobre et novembre.
Pour avoir raison de ces attaques contre le service public, c'est pourtant une lutte déterminée qu'il faudrait contre le gouvernement Berlusconi qui a promulgué ce plan l'an dernier pour économiser huit milliards d'euros en trois ans sur les dépenses de l'instruction publique.