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Dans les entreprises
Freescale (ex-Motorola)-Toulouse : Grève en production
Lundi 7 septembre, près de 300 travailleurs ont décidé de se mettre en grève, pour obtenir des indemnités de départ conséquentes, suite à la décision de fermeture des secteurs de production de Freescale fin 2011.
C'est en avril dernier que les dirigeants du groupe avaient annoncé ce mauvais coup. Il s'agit de 800 licenciements sur un effectif de 1 700 personnes. Quant au secteur téléphonie qui devait disparaître fin 2009, finalement les 230 licenciements auraient lieu fin octobre.
C'est dans ce climat que la direction avait autorisé jusqu'à présent les assemblées générales hebdomadaires (sur chaque secteur et sur le site). Cet été, devant le refus répété de discuter des revendications des salariés sur les primes de départ, ceux de la production avaient prévu de se mettre en grève à la rentrée, malgré le lâchage de FO, de l'UNSA et de la CGC.
La grève a donc été décidée le 7 septembre par 256 travailleurs sur les 300 présents. L'équipe de nuit a suivi le mouvement avec plus de 90 % des 70 présents. Ils ont quitté l'usine pour se retrouver mardi 8 septembre à 10 heures avec les deux équipes de jour et les deux équipes de week-end.
Cette assemblée générale a regroupé 200 travailleurs des cinq équipes de production. Elle a élu un comité de grève de 30 membres, où se sont inscrits également des militants de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC. Il a aussi été décidé de rejoindre ceux de Molex, le mercredi 9 septembre, pour la manifestation interprofessionnelle appelée par la CGT de Haute-Garonne.
La revendication mise en avant concerne les indemnités de départ. Avant l'été, il était question de 150 000 euros, plus deux mois de salaire par année d'ancienneté, plus six mois de salaire de carence. Pour l'instant, les grévistes réclament de la direction qu'elle fasse ses propositions en la matière. Ils savent que Freescale a les moyens de payer. Stephen Schwarzman, le patron de Blackstone, le principal fonds d'investissement qui a racheté Freescale en 2006, est le patron le mieux payé des États-Unis avec... 702 millions de dollars l'an dernier. Et les travailleurs n'ont pas oublié que les dirigeants du trust avaient ponctionné 102 millions d'euros de dividendes sur les comptes de Freescale France en 2007, et encore 182 millions en 2008.
Ils ont raison de réclamer que les licencieurs passent à la caisse.