Une correspondance de Guadeloupe - Affaire Delphine Prudhomme Recul : Du recteur face à la mobilisation !02/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2144.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Une correspondance de Guadeloupe - Affaire Delphine Prudhomme Recul : Du recteur face à la mobilisation !

Delphine Prudhomme, professeur au lycée jardin d'essai aux Abymes, co-secrétaire académique du SNES, membre du LKP où elle représente la FSU, est victime de « poursuites disciplinaires » de la part de son proviseur et du rectorat de Guadeloupe.

Il lui est reproché surtout son activité syndicale, sa participation à un journal de jeunes, Rebelle, et ses sympathies envers l'organisation d'extrême gauche, trotskyste, Combat Ouvrier. En fait, seules ses idées et son action syndicale et politique lui sont reprochées, ce qui est inadmissible

Une centaine de manifestants se présenta devant le rectorat le mardi 25 août pour protester contre les mesures disciplinaires envisagées contre Delphine Prudhomme.

Une première entrevue eut lieu avec la délégation constituée d'Elie Domota pour le LKP, René Beauchamp pour l'intersyndicale de l'éducation, Max Céleste pour le comité de soutien, Alex Bissainthe pour le SNES, Gérard Alidor pour l'UNSA et Delphine Prudhomme.

Le recteur étant en France, la délégation fut reçue par madame Arékian, chef de cabinet du recteur et son adjointe. Tour à tour les différents membres de la délégation sont intervenus pour dénoncer les mesures qui frappent Delphine Prudhomme, et faire part de leur stupeur devant un tel acharnement. Ils réclamèrent la levée immédiate de toute poursuite et une entrevue avec le recteur. Madame Arékian eut un contact téléphonique avec le recteur immédiatement après. Ce dernier déclara qu'il ne pouvait recevoir la délégation avant d'avoir vu le dossier. La délégation décida alors qu'elle se rendrait de toute façon le lundi 31 à 9 h au rectorat et exigerait d'être reçue par le recteur. Dans l'après-midi, le recteur faisait savoir qu'il recevrait la délégation le vendredi 28 août à 15 h. Puis le lendemain il fit une déclaration publique disant qu'il mettait fin aux poursuites disciplinaires et que le rendez-vous du vendredi n'avait plus lieu d'être. Le proviseur du lycée jardin d'essai, le lycée où travaille Delphine Prudhomme, lui fit savoir qu'elle pouvait venir chercher la lettre du recteur à son bureau. Madame Prudhomme s'y rendit accompagnée de Max Céleste. Ce dernier répondit au proviseur qui réclamait maintenant « la paix » en quelque sorte dans son lycée entre lui et Mme Prudhomme : « La balle est dans votre camp. Nous prenons acte de la levée de la procédure de poursuites, mais il reste le blocage de la note administrative de Mme Prudhomme assortie de votre appréciation suivante "manque d'éthique", appréciation grave. Nous demandons la révision de la note par le haut et la levée de cette appréciation. »

Le comité de soutien, le LKP et les syndicats maintinrent malgré tout le rendez-vous du vendredi 28 avec le recteur. Mais ils trouvèrent porte close. Ils décidèrent alors de se joindre à l'assemblée générale des syndicats enseignants prévue devant le rectorat le lundi 31 concernant l'ensemble des problèmes de la rentrée.

Mardi 1er septembre tous ceux qui soutiennent Delphine Prudhomme iront l'accompagner à sa prise de poste lors de la rentrée des professeurs à son lycée. C'est ce qui fut demandé aux deux mille participants au meeting du LKP le vendredi 28 août au soir. Ce meeting avait été prévu bien avant sur l'ensemble des problèmes sociaux. Delphine Prudhomme y prit la parole et fut chaleureusement applaudie.

Le comité de soutien, le LKP, l'intersyndicale de l'éducation réclament la levée de toutes les sanctions contre Delphine Prudhomme et qu'aucun des éléments de cette affaire ne figure au dossier.

Cela dit, d'ores et déjà, la mobilisation autour de Delphine Prudhomme aura été payante. Elle a fait reculer le recteur, même si tout n'est pas encore réglé.

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