Fillon l'a réaffirmé, la taxe carbone sera bien mise en oeuvre dès 2010.

Cette taxe, proposée cet été par la commission Rocard, consiste à faire payer chaque contribuable selon les émissions de CO2 dont il est « responsable », directement ou indirectement. Son montant pourrait être de 32 euros par tonne de gaz carbonique émise, puis 56 euros en 2020 et 100 euros d'ici 2030.

Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, elle se traduira par une augmentation des prix de carburant et de chauffage : le montant proposé par la commission Rocard équivaut à 7,7 centimes de plus par litre de sans-plomb et 8,5 de plus par litre de gasoil, ce qui se traduirait par près de 60 euros de plus pour le chauffage dans le cas d'un logement collectif au gaz et 170 euros de plus pour la facture de fioul d'un pavillon. Au total, cette commission a estimé que cela pourrait revenir pour certaines familles à un coût de 300 euros par an. Bien que le gouvernement envisage un montant de la taxe de 15 à 20 euros la tonne pour 2010, il ne cache pas que cet impôt doit augmenter d'année en année.

En ce qui concerne le réchauffement climatique, l'efficacité écologique de la taxe carbone reste à prouver. Des scientifiques estiment que, vu que la France émet environ 5 millièmes des émissions mondiales de CO2, même l'arrêt total de toute émission de CO2 modifierait la température moyenne du globe d'un centième de degré... dans 100 ans.

Mais c'est une nouvelle occasion de faire payer la population et en particulier les travailleurs qui n'ont pas d'autre moyen que leur auto pour aller au travail et ceux qui ne peuvent pas s'offrir le luxe de changer leur système de chauffage ou de refaire l'isolation de leur logement.

Quant aux entreprises, qui sont pourtant les principaux pollueurs, la suppression de ce qui reste de la taxe professionnelle vient à point nommé pour que la taxe carbone n'alourdisse en rien leurs impôts !

L 'écologie est le prétexte à la mode pour justifier les mesures antiouvrières.