Avec la rentrée scolaire et l'épidémie de grippe qui risque de se répandre dans les semaines qui viennent, le gouvernement donne quelques éléments d'un plan de lutte contre la maladie.

En effet les établissements scolaires seraient des lieux particulièrement efficaces pour assurer la propagation d'une telle maladie... l'idée de fermeture de certaines classes, voire d'établissements entiers, semble tomber sous le sens. Luc Chatel, ministre de l'Éducation, a déclaré que, si au moins trois cas de syndromes grippaux sont constatés dans une même classe en moins d'une semaine, celle-ci pourra être fermée. Il reviendrait aux préfets de prendre de telles décisions.

Si les enfants sont renvoyés à la maison (au minimum une semaine) le problème qui se pose immédiatement aux parents c'est de les garder, surtout pour les plus jeunes... Le ministre indique qu'il ne s'agit évidemment pas de recréer des concentrations d'enfants sous forme de garderies et que les parents devraient faire « appel à la solidarité familiale ». Devant une épidémie qui sera peut-être exceptionnelle, nécessitant des mesures exceptionnelles, le ministre nous dit, en gros : débrouillez vous... comme d'habitude !

Bien des travailleuses et des travailleurs sont inquiets, car ils savent bien qu'ils devront eux-mêmes assurer la garde de leurs enfants et ils craignent les conséquences sur leur travail d'une absence imprévue et prolongée. Les employeurs n'auront aucune raison de faire des cadeaux et la moindre des choses serait que le gouvernement impose au patronat les mesures adéquates pour que personne ne fasse les frais de cette maladie. La moindre des choses serait de garantir l'emploi et le salaire de tous ceux qui devront s'absenter pour s'occuper non seulement d'enfants malades mais aussi des enfants mis en congé d'office. Mais cela est à l'opposé des intentions du gouvernement, dont le plan concocté pour les entreprises en cas de pandémie vise d'abord à assurer « la continuité de l'activité » !