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Cokes de Carling (Moselle) : Nouvelle menace de fermeture
Trop de stocks ! La direction de Cokes de Carling menace de fermer définitivement la cokerie en septembre, sauf une reprise qui semble bien improbable après le désengagement d'un repreneur début août. Cela signifierait une nouvelle saignée de 700 emplois, directs et indirects, à Carling, où Total et Arkema suppriment déjà des emplois sur la plate-forme chimique.
Tout le site industriel de Carling appartenait autrefois à CDF-Chimie, la branche chimie de l'entreprise nationalisée Charbonnages de France. L'État l'avait construite de toutes pièces dans les années 1950, d'abord en utilisant le charbon, puis en la diversifiant dans la pétrochimie, à la fin des années 1960. Elle avait ensuite été privatisée, Elf, Total et d'autres reprenant à bon compte les investissements réalisés par la collectivité.
Fin 2003, la cokerie - qui transforme le charbon en coke utilisable dans les hauts-fourneaux - avait déjà failli fermer. Puis, suite au boom de l'acier à l'époque, les hauts-fourneaux tournant alors à plein régime, la demande et les prix du coke ont explosé et la cokerie avait été reprise par Rogesa, un groupe sidérurgique allemand, pour alimenter ses hauts-fourneaux situés en Sarre voisine. Pas cher : la reprise s'était faite pour l'euro symbolique !
Très polluante, la cokerie avait eu des dérogations pour continuer à fonctionner. Aujourd'hui, avec la baisse de la demande d'acier, les stocks s'accumulent. D'où cette menace de fermeture qui, en plus, ne coûterait pas grand-chose à Rogesa : plus de la moitié des travailleurs sont encore sous statut des HBL (Houillères du bassin de Lorraine), à charge donc pour celles-ci de les recaser.
Les actionnaires, eux, ne supportent pas d'immobiliser des capitaux dans un stock de coke qu'ils estiment à 250 millions d'euros d'ici la fin de l'année. Ce serait tellement plus utile pour spéculer ! Les centaines d'emplois qui risquent de passer à la trappe constituent bien le dernier de leurs soucis.