Dans un récent rapport, la CNDS (Commission nationale de déontologie de la sécurité) a pointé les conditions de détention des prévenus et des détenus à l'intérieur du Palais de Justice de Paris.

La CNDS y a effectué deux visites, entre décembre 2008 et janvier 2009. Les sous-sols abritent deux services : le dépôt, dans lequel ont transité l'an passé 20 000 personnes en garde à vue, et la « souricière », réservée aux 14 500 détenus convoqués chaque année pour un procès ou pour une rencontre avec un juge.

Les prévenus peuvent patienter plusieurs heures, entassés dans un local de préfouille d'environ 30 m², avec « une forte odeur nauséabonde », sans possibilité de se rendre aux toilettes. Les fouilles, elles, se font dans des boxes de 3 m², et il arrive que plusieurs personnes soient fouillées en même temps, y compris pour les fouilles au corps. Les prévenus peuvent les subir jusqu'à cinq fois dans la même journée, sans aucune utilité puisqu'ils ne peuvent pas sortir.

Le rapport dénonce aussi les conditions de détention dans la « souricière », en particulier le fait que plusieurs personnes soient parquées plusieurs heures dans des boxes de trois mètres sur un, dans des conditions dégradantes.

Cette situation a déjà été dénoncée à de nombreuses reprises. En avril dernier, plusieurs jugements en comparution immédiate avaient même été annulés du fait de conditions de détention jugées « non décentes ». La ministre de la Justice, Rachida Dati, avait à cette époque annoncé que des travaux de rénovation des locaux seraient effectués. Mais à ce jour ils n'ont toujours pas débuté.