D'après la nouvelle formule de calcul du taux de rémunération du livret A, ce dernier aurait dû passer de 1,75 à 0,25 % au premier août. Le gouvernement, craignant peut-être que devant ce vol manifeste les 47 millions de livrets se vident, a maintenu le taux à 1,25 %. C'est le geste de l'arnaqueur qui sent que la combine commence à être éventée.

Le livret A est supposé défendre l'épargne de ses déposants, en grande partie de familles populaires, contre les effets de l'inflation. Et ce par le moyen le plus simple et le plus compréhensible : son taux de rémunération est recalculé périodiquement pour être toujours supérieur à la hausse des prix. Sauf qu'à 0,25 %, et même à 1,25 %, le compte n'y est pas !

Car même si les statistiques officielles indiquent une baisse des prix de 0,5 % en un an, les prix de ce que consomment les familles populaires ont bel et bien augmenté.

Le livret A n'a jamais été qu'une façon de mettre les quelques économies des familles populaires à la disposition de l'État. Ce n'était pas un service rendu aux déposants, mais une façon pratique et surtout très économique pour l'État de se procurer des liquidités. Mais du moins, jusque-là, sauf en cas de crise financière catastrophique, cela ne coûtait rien aux épargnants.