Sanofi-Aventis -quatrième trust pharmaceutique mondial et premier en Europe- qui emploie 99 000 salariés dans le monde dont 29 000 en France, vient d'annoncer un vaste plan de restructuration, intitulé « Transforming » (Transformation). Cela concerne, pour aujourd'hui, la Recherche et les Fonctions centrales, c'est-à-dire les sièges.

La direction générale a programmé la suppression de 1 500 postes en France sous forme de cessations anticipées d'activité (CAA) et de départs volontaires. En ce qui concerne les CAA, elles seront financées par Sanofi-Aventis. Le but est de faire partir un maximum de salariés à partir de 56 ans pour la Recherche et de 55 ans pour les Fonctions centrales.

À cela s'ajoutent la vente ou la fermeture d'établissements comme Porcheville, Rueil-Malmaison, Bagneux, Évry et Quai de la Rapée en région parisienne, Labège en Haute-Garonne. Aux États-Unis, au Japon, en Grande-Bretagne et en Espagne, là-bas aussi des fermetures ou cessions sont prévues.

Tout cela va entraîner des mutations tous azimuts. La vente d'usines et de centres de recherche - avec leur personnel - à des sous-traitants signifie toujours des pertes d'acquis sociaux, une dégradation des conditions de vie, voire à terme le licenciement. Ces mesures viennent s'ajouter aux réductions d'effectifs déjà engagées au centre de production de Vitry-sur-Seine, aux 2 000 suppressions de postes de visiteurs médicaux en Europe et aux USA, à la vente du site de Colomiers (Haute-Garonne) avec ses 200 salariés.

Pour justifier son plan, la direction parle « d'innovation en Recherche », et de « besoins des patients ». Derrière, la réalité est tout autre. Ce qu'elle veut c'est doper son chiffre d'affaires en le « doublant d'ici à 2013 » et cela pour engranger encore plus de bénéfices qu'elle compte bien redistribuer généreusement, sous forme de dividendes, aux actionnaires.

Car Sanofi-Aventis n'est pas en crise, loin s'en faut. Entre 2005 et 2008 ce sont 28 milliards d'euros qui ont été accumulés. Et l'année 2009 s'annonce tout aussi rentable, Sanofi-Aventis parlant de résultats « au-dessus des attentes ». Alors ces suppressions d'emplois, ces fermetures ou ventes de sites sont indécentes.

Bien que ce soit la période des vacances, la semaine dernière, au centre de recherche de Vitry-Alfortville-Évry, ce sont environ 300 personnes qui se sont rassemblées pour protester contre le plan de restructuration. Jeudi 9 juillet une manifestation est prévue devant le siège à Paris contre la vente de Porcheville. Le plan de la direction ne passe pas parmi les travailleurs, qui ne veulent pas payer la note pour grossir encore les profits de Sanofi-Aventis.