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- Lutte ouvrière n°2136
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Déclarations à jet continu de Manuel Valls : De la grosse caisse pour une petite place ?
Manuels Valls, député maire PS d'Évry, s'est porté lundi 29 juin candidat à la rénovation du PS et, tant qu'il y était, à la présidence de la République. En professionnel de la communication il a choisi un produit, sa propre personne, et une campagne marketing simple et répétitive : celle du politicien étiqueté de gauche qui profère le plus de ces énormités habituellement réservées à la droite.
Jusque-là il s'était fait connaître par des discours sur la sécurité, les avantages de la vidéo-surveillance, le trop petit nombre de policiers et la mollesse des juges. Puis, depuis quelque temps, il a poursuivi par une campagne insistante pour débaptiser le PS. Le terme « socialiste », même au sens de Blum, Mollet et Mitterrand, est encore trop rose pour lui. Il a ensuite fait une petite incursion dans le domaine de l'éducation, affirmant comme tous ceux qui veulent diminuer le nombre d'enseignants que « tout n'est pas une question de moyens ».
Le voilà maintenant qui livre ses réflexions sur la question des retraites, affirmant qu'il ne faut pas être « bloqué sur l'acquis des soixante ans » et que « nous n'éviterons pas l'allongement de la durée de cotisation et peut-être le recul du départ à la retraite ». Ces déclarations font écho à celles de Sarkozy et Fillon. Une façon pour Valls de « ne pas faire d'antisarkozysme primaire ».
Fort de ce langage provoquant, Valls prétend ne pas douter de son avenir et se compare à Tony Blair et à Obama qui connurent tous deux le succès politique alors qu'ils étaient, d'après leur disciple Valls, jeunes, fringants et iconoclastes. Tout son portrait quoi !
Le sens des proportions voudrait plutôt qu'on le compare par exemple à un Bernard Kouchner qui, lui aussi, promenait ses ambitions démesurées, sa volonté « rénovatrice » et son bon profil sur les plateaux de télévision avant de finir sa carrière empaillé sur la cheminée de Sarkozy.