Cohn-Bendit : Prendre la place du PS09/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2136.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cohn-Bendit : Prendre la place du PS

Les listes Europe-Écologie ayant obtenu 16,28 % des voix à l'élection des députés européens, soit presqu'autant que celles du PS, les Verts, leurs alliés et leur leader, Daniel Cohn-Bendit, se sentent pousser des ailes.

Lors d'une réunion tenue à Saint-Ouen samedi 4 juillet, ce dernier a affirmé que le « socialisme européen était moribond » et que la place de parti de gouvernement alternatif aux conservateurs était donc libre. Il a appelé, en précisant qu'il n'était pas regardant, tous ceux qui pouvaient se dire écologistes à se rallier à son panache vert. À tous, anciens et nouveaux Verts, venus du PS, du centre, de la droite ou de nulle part, Cohn-Bendit a promis la victoire pour 2010, c'est-à-dire des présidences de région et leurs cortèges de postes.

Lors du dernier scrutin, le score des listes Europe-Écologie s'est fait au détriment de celui des listes du Parti Socialiste. Soit directement parce qu'une fraction de l'électorat petit-bourgeois du PS s'est reportée sur les Verts. Soit indirectement parce qu'une partie de l'électorat populaire du PS n'est pas allée voter. L'avenir immédiat de la coalition Europe-Écologie et son éventuel renforcement résident en fait dans la capacité de Cohn-Bendit à convaincre des politiciens en herbe ou chevronnés que le même phénomène électoral se reproduira dans un an.

L'offre politique de Cohn-Bendit, car on ne saurait parler de programme dans ce cas, est minimum. Il se borne à proposer aux petits-bourgeois qui ne se reconnaissent pas dans Sarkozy quelque chose ou quelqu'un qui leur ressemble plus que les socialistes, encore trop marqués par leur très lointain passé de parti ouvrier.

Sur toutes les choses sérieuses, la crise, les licenciements, le renflouement des banquiers faillis, le recul de l'âge de la retraite, le blocage des salaires, Cohn-Bendit, quand il dit quelque chose, dit la même chose que les gens qualifiés de sérieux, c'est-à-dire les représentants du grand patronat. Il a par exemple déclaré qu'il verrait bien Fillon à la tête de la Commission européenne. C'est dire quel opposant farouche il est à la politique du gouvernement.

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